Chevaliers de l'Eclipse
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Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)]

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Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)] Empty Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)]

Message par Kiart Nenzo Sam 4 Juil - 18:32

Miaou miaou




La cité est morte, ses larmes sanglantes jonchent les rues. Les maisons fracassées, les murailles éventrées et ta tête, sur son piquet, à admirer ton œuvre. Voila ce qui reste après ton œuvre. Je... Je ne sens plus mes jambes. Ah ! Quelle blague, moi non plus je n'ai plus rien pour marcher. Mon pouvoir me ronge désormais. Maintenant, mon corps est destiné  à mourir plus sûrement que le tien. Mais maintenant, je sais ce qu'il me reste à faire avant de mourir. Gâcher ton œuvre, gâcher ce que ce monde est... Et mourir en paix. Et j'aurai la force de le faire

Mort... Mort... Enfin. Tu.. Tu as tout perdu!

"Lys?"


«Cher Argunan.
Je me suis enfin décidé, enfin je suis parti pour voir ce monde extérieur tel qu'on nous le décrit dans nos livres et dans les contes.
Tu devrais voir comment s'activent les hommes, leurs œuvres, c'est magnifique comme ils ont réussi à autant progresser dans tout les savoirs faire :
Leurs bateaux fendent les vagues comme s'ils glissent sur l'eau, les matelots montent sur les cordages. Mais ce qui me plaît le plus, c'est d'entendre leurs chants marins. Je les comprends pas mais ils sont joyeux, j'aimerai tant pouvoir comprendre et danser avec eux. J'approche de la côte et bientôt, je pourrais fouler du pied ces terres inconnues.
Dommage que vous ne pouvez voir ce monde qui m'attend, je vais essayer de vous faire parvenir ces mots le plus vite possible»


"Lys? Qu'as-tu donc fait?"

Ce que j'ai fais? J'ai décidé d'arrêter de me mentir! Regarde! Cette cité! Toi qui la voulait libérée de tout mensonge! Regarde! Elle est parfaite comme ça!

Le soleil était à son apogée lorsqu'on t'avait traîné pour l’exécution.
Les paroles qu'on portait contre ton nom, elles étaient vraies? Meurtres, chantages, assassinats, complicité, chantage, torture, viols?
Tu étais entouré par deux gardes en armure qui te tenaient alors que tu traînais pratiquement derrière la tête basse, même lorsqu'on énonçait tes crimes, avais-tu honte?

"Je n'ai jamais souhaité la mort des hommes... Qu'as-tu fait Lys? Qu'as-tu fait à tuer ces innocents, ces hommes,ces femmes... Ces enfants?"

Je n'ai fais qu'arracher la source du problème! Si ces enfants auraient grandis, ils seraient devenus des monstres! Et ces femmes! Elles en auraient eu d'autres! Et j'aurai du les tuer.


«Des traîtres, des vendus ! Voila ce que les hommes sont. Aussitôt descendu du bateau qu'ils nous ont forcé à mettre des fers autour du cou et des mains. Ils sont lourds et fatigant à porter. Heureusement, il y avait un homme, au nom de Bartanon, vu comment ils nomment, qui m'a acheté avec deux autres. Il m'a emmené dans son palais entouré par les sables.
La-bas, je suis plutôt bien nourri et je ne dois pas porter de fer. Désormais, je me sens plus dans une prison dorée comme à l'archipel. Mon rôle ? Je dois piquer des hommes jusqu'à qu'ils crient. Je ne sais pourquoi mais au final, si cela m'assure la paix. Je peux lire et écrire car il semble qu'il m’apprécie. Est-il si mauvais à s'occuper de nous?»


La foule s'était amassée pour te voir, pour voir cet être différent qui s'était élevé injustement au-dessus d'eux, ce non-humain qui faisait mieux que les hommes.
Tu étais jugé pour des crimes que je connaissais pas. Qui étais-tu pour qu'on énonce autant de vices pour toi? As-tu torturé sans que je le vois? As-tu tué alors que je le voyais?

"Crois-tu vraiment que le meurtre, le massacre, la boucherie étaient la bonne option? Tu aurai pu être le sauver qu'on espérait... Tous."

Et toi, tu aurai pu être le frère que la famille espérait. Tu vois, nos espoirs sont brisés et malgré tout, tu continue de mentir.


«Argunan. Je ne sais pas si je me sens bien.
Six ans enfermé comme esclave... À servir de bourreau pour mon maître, à arborer une marque brûlante sur les côtes qui me gratte. Elle me gratte tellement et je ne sens en moi que des regrets. Au départ porteur, il s'était intéressé à moi, je n'étais pas dégoutté, je n'avais pas leur éthique, je ne croyais pas en leur douleur. J'étais idiot.. Aujourd'hui, j'ai compris que j'ai brisé des personnes, leur esprit... En jouant avec leur corps comme avec une poupée de chiffon pour leur arracher les informations que mon maître voulait. Et il me récompensait en m'utilisant comme un jouet. Certains hommes ont des goûts particuliers et les siens étaient d'attacher ses amants pour les utiliser. Honnêtement... J'ai aimé ces moments mais avec le temps, ce plaisir s'est mué en culpabilité. J'étais heureux car j'avais détruit.
Mais... J'ai décidé de donner une chance à un homme. Il souffrait, il voulait mourir. Mais je lui ai offert un moyen de se venger de l'homme qui lui avait tout pris. Lys...
Cet homme, cette lignée, cette famille est morte. Et désormais, je suis libre.
Je suis riche. Mais je me mens,je me sens si creux au fond de moi. Pourquoi la culpabilité existe? Pourquoi nous souffrons lorsqu'on arrête de croire aux rêves?»


"Tu étais faible Lys, jamais je n'aurai pu te révéler ça avant. Et même maintenant... Je crois que je regrette d'avoir provoqué cette fin."

Faible?! Faible?! Je suis plus fort que tu ne l'aurai jamais cru! Jamais tu ne pourrais surpasser ce que j'ai fais! JAMAIS!


«Tu as bien changé Lys... Argunan. Je ne sais toujours pas comment te nommer.
Tu es devenu plus fort que moi, tu es devenu un puissant mage, bien plus que nos parents auraient pu l'espérer. Tu es intelligent, tu es fort... Malheureusement, tu n'es pas prêt pour connaître ce que j'ai vécu. Au moins, tu évitera le pire, ce monde ne demande pas d'âge, il ne demande pas ta force, il demande pas l'intelligence, il demande une part de toi pour que tu puisse le comprendre, le jauger. Et le haïr. Et l'aimer.
Un tel prix à payer. Lys, tu es trop doux pour ce monde.
Et pourtant, ta naïveté me rappelle ce que j'étais. J'aimerai tant t'offrir ce que je sais. Mais tu me hais. Mon départ... Jamais tu ne devras savoir. Pourquoi je suis resté enfermé. J'ose espérer que tu ne trouvera pas ces mots avant que les circonstances t'y préparent.»


Je les observais, moi-même perché sur un mur,tandis que le garde prononçait ta sentence. Et toi, levant la tête pour devenir fier et droit malgré tes tenues sali, malgré les fers à tes bras, malgré le sang qui coulait de tes lèvres.
Tu soutenais ce regard désolant alors que ton corps jurait le contraire! Un masque pour la fin.

"La faiblesse n'a jamais été le manque de puissance. Tu t'es laissé emporter par tes émotions. Ce dont j'ai voulu te protéger, tu l'as embrassé... Tu as suivi la voie que je ne t'avais pas tracé, te proposant d'autres, comme l'amour et la sûreté."

Tu peux rimer pour exposer ce que tu pense mais ça n'en fera pas un poème. Tu as toujours voulu me guider comme tu as voulu guider les hommes par-delà leur condition.


«Au final... Les humains sont simples, si on les caresse dans le sens de leur duvet, ils acceptent ce qu'on leur demande. Alors que j'ai volé l'argent des Bantanon, ils ne s'en inquiètent pas tant que les paye. Ce pays est aride et dur, basé sur le marchandage et le troc de toutes sortes.
C'est également de voir comment le monde change lorsque notre vision change. Les gens suspicieux qu'on détestait sont les rappels les plus chers à notre cœur et nos amis dans notre dos deviennent ceux qu'on juge, qu'on mésestime. Argunan. Suis-je en train de me briser?
Je deviens riche, j'apprends à déterminer ce qui m'est utile mais je n'ai plus éprouvé l'amour. Parfois, je me jette à corps perdu avec des nobles qui veulent tenter des choses exotiques mais rien. Je me prostitue pour la richesse... Est-ce la, la fin de ma pensée et le début d'un autre ?»


Mais au final, tu n'as jamais rien guidé, tu as seulement abusé de la confiance de chacun. Une confiance infinie que certains te portaient.

"Tu parle d'Astar? Nous étions un. Car nous avions réellement confiance l'un en l'autre. Crois-tu qu'il ne connaissais pas mes vices? Crois-tu qu'il ne connaissait pas ce que j'ai subi et t'ai caché?"


«Doucement, je progresse dans mes œuvres Argunan. Le monde des hommes n'est qu'une plaie sanguinolente. Mais nous aussi. Les êtres pensants sont-ils condamnés à se battre entre eux, tels des chiens enragés? Comme d'autres, j'ai l'espoir d'un monde...
Mais comme je l'étais, certains sont enfermés dans ce qui est le ciment de notre infamie. Fermer le regard sur ce qu'on est, ce qu'on fait.
Il fermait les yeux lui aussi... Et pourtant, il a su les ouvrir. Il a tué mes gardes, il m'a humilié, il m'a abaissé. Mais il fut le seul à me considérer comme son égal.
Il... Je... On est désormais un. J'ai su pardonner à mon bourreau. Car j'ai connu cette douleur, des regrets. Lys, le pardon est ce qui peut sauver.
Astar... Fils de noble, esprit d'un pauvre, volonté d'un dieu. Il est ce que le monde peut faire de meilleurs mais jamais il ne pourra s'élever... Je suis condamné à porter ses crimes car il n'a aucun moyen de s'échapper... Je suis enfin heureux. Mes cauchemars se sont arrêtés. Désormais, j'ai l'impression de ne plus être le bourreau d'antan car enfin, j'ai su me pardonner à moi-même. Désormais, je sais que si je dois me sacrifier, c'est pour donner un avenir à ceux qui souhaitent l'embrasser.»


La foule s'amassait de plus en plus, mais personne à tes côtés. Tu étais seul, au bord du gouffre. Enfin, on se mit à te huer, te traiter d'assassin, de rejet, de monstre sans cœur, d'enfant de putain. Pour être venu pour mourir comme ça? Les gardes s'observèrent alors qu'un cortège s'approchait. Pyrean et Xanjian... Tes confrères. Puis vint trois autres... Trois princes marchands au vue de leurs tenues riches qui venaient voir ta mort.
"Avez-vous une dernière volonté, traître à votre fonction?"
Xanjian, il ne t'aimait pas hein, il tentait de couper toutes les caravanes d'esclaves, Pyrean avait coupé ton trafic avec les contrebandiers.


A quoi bon croire? Tous te trahissent tôt ou tard. Vous étiez un? Vous étiez un seul menteur. Un traître. Et par deux fois j'ai été trahis.

"Trahis? Par moi? Par Astar? Jamais nous t'avions trahis. J'ai seulement fait en sorte que tu puisse être protégé. Que tu puisse être libre de vivre. De travailler ou tu voulais et que personne ne soit le bourreau ou l'esclave d'un autre."



«Les jours sont si long à Scarrath. Depuis que j'ai reçu assez de fond, j'ai décidé d’arrêter le commerce et me lancer dans quelque chose de plus grand. Jykan.
Dans ce pays, tout transite par cette ville et si j'arrive à son pouvoir, je pourrais alors arrêter l'esclavage, et les trafics. Peut-être instaurer une alliance entre notre peuple et les humains. Leur terre n'est stérile qu'en apparence et notre art pourrait les sauver.
J'espère que tu as bien étudié l'Animamis, pas comme ton frère.»


Mais même après tout ce que tu as fais, rien n'a tenu. J'ai du moi-même parachever ce que tu as fais. En finir avec les machinations.


Avançant d'un pas à sa question, tu te mis à sourire comme si tu venais de triompher, maintenant tes mains côte à côte pour tenir tes menottes droites.
"Un traître dites-vous? Bien, ma dernière volonté sera de parler ! De parler tout mon soûl à propos de cette cité où vos dirigeants sont les dirigés ! Où vos gardes sont des achetés à la cause de plus puissants, à la cause de la pègre.Ils allaient te faire taire mais le regard de Pyrean les força à s’arrêter, sa main dressée aidant.
Merci très chère mais sache que ta condition n'est pas différente. Tu as été contrôlé par les princes marchands. Crois-tu vraiment les rapports que l'on t'apporte ? Crois-tu aux espions que tu as posté autour de ma demeure ? A ceux qui sont postés dans mes caravanes?

Alors que tu parlais, tes propos la rendaient livides comme si tu avais annoncé sa mort.

"Je n'avais pas besoin de ce sang inutile pour mettre fin aux machinations. Mon savoir était suffisant. Je connaissais les règles de ce monde politique. Et peu à peu, j'envahissais leur jeu pour en prendre possession. Il n'avaient jamais cru en moi."


«Je ne pourrais jamais accomplir ce que j'espérais. D'un monde de paix, j'en étais réduit à un pays, à une ville. Et même cette ville m'est retirée à cause de ces princes. Des hommes que seul le plaisir subsiste. Parasite d'une société malade. Ils profitent de la faiblesse des uns pour s'amuser et leurs plus grands amusements ? Scarrath. Ce pays n'est qu'un vaste jeu à leurs yeux et moi, je suis l'un de leurs pions. Le seul honneur qu'ils m'apportent, c'est le meurtre d'un homme, d'un esclavagiste. Qui l'aurait cru ? Je ne suis qu'une marionnette à leurs yeux.
Mais je suis plus fort que ça, jamais ils ne briseront mon rêve. Lys, bafoué, détruit, brisé. Jamais je ne me laisserai mourir avant d'avoir accompli ce que je souhaite.»


Leur jeu? Tu t'étais vendu pour pouvoir accomplir ta destiné! REDUIT A VIVRE D'UN HOMME COMME SI TU ETAIS UN PARASITE!


«Je ne sais pas pourquoi il voulait que je t'écrive. Peut-être dans sa lignée des petites lettres qu'il cache dans son coffre. Il me dit que c'est pour toi alors que je vais t'écrire.
Je vais être franc:Tu me déteste, je te déteste. Mais chaque fois, Kiart me rappelle que tu ne sais rien et que tu es maintenu dans l'ignorance. Et à chaque fois, ça me tue.
Il est prêt à se laisser souffrir et à te voir le traiter comme un chien pour que tu n'ai pas à le plaindre. Il fait une grosse erreur pourtant, comment puis-je lui dire?
Je déteste ça. J'aimerai tant qu'il exprime ces sentiments alors je te l'écris.
Lys... Je te hais car tu n'as jamais cru en lui. Mais j'espère qu'un jour, tu tombera sur ma lettre et tu saura :
Il est venu à Éclipse pour découvrir le monde, mais il a été fait esclave à son arrivée au continent et pendant six ans, il a été l'homme de main d'une personne qui se faisait passer pour un saint homme, devant torturer, briser juste pour le plaisir sadique d'un homme... Au final, il l'a tué mais pendant des années, il a connu une souffrance terrible. Des remords non pas d'avoir tué mais d'avoir détruit l'identité de quelqu'un, sa vie et laisser à la fin une coquille vide vivre. Comprends-tu la douleur que ça fait d'être juste un outil au service du plus fort? Notre rencontre fut la moins galante des rencontres. Il était notre prisonnier à une bande de bandits et moi et... pendant des jours, je l'ai torturé, le manque de sommeil, l'arrachage de griffes, les coups dans l'estomac, le coup de fouet, les fosses à purin, tout ce qui dégrade lui est passé dessus. Et ce que je souhaite aujourd'hui, c'est de tuer celui que j'étais pour... Tout ceux qui m'ont subis avant lui. Et pourtant, c'est le seul à m'avoir pardonné... Il n'y a pas meilleur en ce monde.
Excuse-toi auprès de lui tant que tu le peux encore.»


Ici, dans ce pays, le sang coule sur les lames aussi bien que les pièces d'or coulent dans les bourses ! Le contrôle des princes marchands ? La corruption, le mensonge, la diversion ! Pourquoi laissez-vous les pauvres vivre en-dehors de murs ? Maladie ? Jamais il y a eu de maladies, jamais eu d'infections, d’épidémies. Ce serait juste avouer l'équité entre les riches et les pauvres. Jykan est le sommet de l’iniquité. Des paliers entre bourges, nobles et princes, vous y croyiez à cette vaste farce?

"Le fait d'être faible et d'aimer fait-il de moi un parasite? Tu n'as jamais compris le sens de la douleur! La faiblesse n'a jamais été un poids pour moi... Contrairement à ce que tu pense. C'est parce que j'étais faible qu'on ne m'a jamais attaqué."

Et c'est pour ça qu'on m'a mutilé? Pour éviter de blesser mon pauvre frère si maladif?!


«Jamais je ne pourrais me pardonner. Argunan.
Alors qu'encore une fois, je travaillais, tu t'es fait agresser par des hommes qui t'ont égorgé à couvert. Je ne sais toujours pas quoi dire. Peut-être qu'un jour, on pourra te soigner, que nos mages pourront réparer ce qu'ils ont fait. Mais j'ai peur... J'ai peur de ce que tu peux penser de moi alors que je n'ai pas été la pour toi.»


"Tu étais fort, j'étais faible, tu étais dans l'ignorance alors que j'étais dans le savoir... Je suis désolé de t'avoir isolé dans le mensonge Lys. J'ai fais tellement d'erreur...Celle la fut ma plus grande."


«J'ai découvert qui a fait ça. Zekh'ej et Janhur qui pensaient en profiter pour me déstabiliser. En voulant t'éloigner de ce qui fait tant souffrir, je t'ai enfermé dedans. J'aimerai tant que cette protection existe, que plus jamais tu n'ai à souffrir. Que tu trouve l'amour, que tu ai des enfants, qu'ils puissent entendre ta voix forte et basse, que ta famille vive loin de tout ça. Que ton bonheur soit infini.
Mais avant ça, je dois renier ce que tu as toujours aimé et détesté. Tant pis si je deviens le mal à tes yeux mais je les tuerai. Je les tuerai tous s'ils sont contre toi.
Si tu souhaite me haïr, fais-le. Mais désormais, je suis sûr que ces lettres ne devront jamais être lue par toi. J'aimerai tant pouvoir tout recommencer et vivre avec vous. Mais aujourd'hui, je sais que tu ne me considère plus que comme ton frère. Et que si tu savais ce que j'ai fais, tu aurai trop honte pour en survivre. Tu es encore trop doux et inflexible pour ce monde.»


Je suis venue sur votre continent pour découvrir un nouveau monde ! Mais ici comme la d'où je viens, la violence, la sauvagerie domine! D'un rire, tu les apeura, la foule de badauds reculant en maudissant. Vous ne vous demandez même pas pourquoi je suis enfermé? Justice populaire? Vous ne connaissiez même pas mes crimes avant qu'on les énonce, et pourtant vous croyiez au bien fondé des humains. Mais mes actes furent portés pour la liberté !

Tu as fais bien trop d'erreur. Tu ne m'a été qu'une source de déception... Chaque jour, notre lien fraternel s’abîmait alors que tu révélais ton masque. Tu n'avais fait que me mentir.

Et l'esclavage ! Quel fléau ! Vous vous targuez de le combattre mais l'homme libéré, que fera-t-il ? Marqué ! Condamné à fuir sa condition et à renier ce qu'il est ! Observez donc ce qu'est le vrai esclave! D'un mouvement, tu exposa tes côtés, montrant une large marque ronde imprimée à même ta chair, le fer blanc qui t'avait marqué représentait un Lys. La lignée de Bartanon! Voila l'exemple d'esclavagistes la où leur nom donnaient lieu au respect et au combat contre l'esclavage ! Tout n'est que tromperie ! Et vous, conseillers, vous n'avez fait que dénoncer que des boucs émissaires !

"Et toi, tu ne t'es pas menti à toi-même? Tu m'as dénoncé."


-Est-ce tout ce que vous avez à dire? Monstre? Un discours qui vous montre en saint des saints ? Vous n'avez pas mieux ? Alors que c'est les aveux de vôtre propre frère qui vous incombent?
Pyrean... sa voix était amère, ses traits durcis, tes mots n'avaient pas touché son cœur.
-Je n'ai pas meilleure vérité à vous servir. Arkhar Xanjian.

Alors que tu prononçais ces mots, la foule s'agita comme si ce fut un signal, la foule entourant les membres du conseil élevé... Les gardes s'agitaient mais un à un, ils mouraient sous l'effet de surin
-Tuez-le !
Ce fut l'un des gardes qui hurla ces deux mots pour en finir avec l’émeute, ton bourreau t'allongeant d'un coup de poing avant de lever la lame haute. Pourtant, tu aurai pu bouger... Tu aurais pu te battre, tu aurai pu fuir

"Tu as fais pire que tout ce que je te laissais croire. Tu as cru en un mensonge... Et de ce mensonge, tu as crée une vérité si atroce que personne l'a vue."


C'était une boucherie, deux mots avaient crée une émeute et deux autres avaient crée une boucherie et je ne sais comment les hommes peuvent se réunir sous deux simples mots. Au bout d'une heure de bataille, les gardes avaient réussi à calmer l’émeute mais le sang avait coulé. Du haut de mon perchoir, j'étais tranquille mais un garde m'appela, me demandant de rejoindre ta maison, un lieu de mensonge.

"Tu as permis à un homme infâme de s'élever durant un cours instant."

-Merci Lys pour votre dénonciation .
Xanjian, qui tenait l'épaule de mon confident de sa main gauche avec un air souriant.
-Grâce à vous, la cité est désormais libérée d'un grand mal.
Je penchais le crâne pour acquiescer, avant de faire un pas vers chez toi, sa voix m’arrêtant.
-Vous savez, vous pouvez rester. Vos dons naturels sont extrêmement puissants, vous pourriez peut-être m'aider à sauver cette ville de sa déchéance. Je pourrais vous trouver un rôle utile

Non... Tu ne l'aimais pas, moi je le trouvais ignoble à avoir utiliser un homme que je connaissais. Mais tu devais être jugé.

"Et tu as brisé ton seul lien proche Lys. Laissant une maison vide, un homme seul, des anciens esclaves sans assistance. Tu connaissais leur histoire."


Un salon poussiéreux, une cuisine vide et tout aussi poussiéreuse, toute la maison semblait morte depuis longtemps, seul restait ton bureau où brûlait encore une bougie, éclairant une feuille, une plume posée par-dessus et le pot d'encre. Tout autour, ce n'était qu'un océan de papier, des feuilles déchirées, des contrats ? Quels étaient tes derniers écrits à l'heure où tu allais mourir ? Pourquoi personne n'était la ?

"Maintenant, tu es seul... Tu n'es qu'une ombre... Kiart n'est plus et dans sa mort, il a emporté ce qu'il te restait de lucidité."

J'arrete le texte ici sinon le BB code part en couilles.


Dernière édition par Kiart Nenzo le Jeu 29 Sep - 19:49, édité 2 fois
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Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)] Empty La bataille du BBcode! )o)

Message par Kiart Nenzo Sam 4 Juil - 18:35

«Je suis déçu. Et heureux.
Tu m'as jeté au feu de la foule en me dénonçant à un des informateurs de Xanjian. Et pourtant... Je suis heureux. Je comprend et j'apprends à chaque fois avec toi. J'apprends que je fais des erreurs monstrueuses et qu'en jouant avec toi, j'ai à chaque fois perdu la possibilité d'être ton frère.
Je t'ai caché une vérité amer que tu as payé de ton sang.
Et je t'ai caché tout ce pour quoi j'ai fais, ce que je vais payer de mon sang.
Je sais qu'ils ne vont pas m’arrêter aujourd'hui ni demain mais dans le doute, j'ai congédié tout mes servants et Astar. Jamais me déplacer n'aura été aussi dur.

Lys. Si je suis parti de chez nous, c'est que j'étais trop faible.
Je suis né avec les os déplacés. On a bien sûr réparé ça au début mais ce n'est pas suffisant.
J'ai jamais pu courir longtemps, mes muscles sont faibles. Et mon corps est trop fragile. Je voulais alors découvrir cet autre monde pour faire mieux que toi. Car je savais que tu me battrais. Tu étais déjà plus fort que moi dés ta naissance. Je ne voulais pas être la chose à plaindre.
Bientôt, je ne pourrais même plus me déplacer mais je ne veux pas qu'on me plaigne avant que je meure. Je veux juste que le monde garde de moi comme celui qui a annoncé la chute de Jykan. Je sens que je vais souffrir milles morts à rester debout lors d'un procès quelconque.
Juste, oublie ce que je fus. Reviens à Naosia et dis à notre famille que je suis mort de mon problème au cœur, ils auront la conscience tranquille et cela leur évitera de savoir la fin malheureuse que je me prévois.
Lys, tu es désormais assez fort pour lire ce que je te laisse comme héritage. Mon coffret à lettres. Dans un double fond sous ma table de chevet.»


"Et moi dans tout ça. Je vais me laisser dépérir... Car Argunan n'a jamais été qu'une erreur. Nous n'avons jamais été qu'une erreur. Hein Lys"


Et c'est ainsi que tu ose finir tes jours ? A te morfondre sur ta maladie ? Quel homme étais-tu donc pour pouvoir cacher tant de choses ? Me forcer à mentir à la famille ? Garder cette maladie comme un lien avec nos parents et toi ? Comment as-tu osé utiliser mon nom? Comment tu ose utiliser mon nom pour justifier ta haine envers moi?!

Pourquoi vous m'avez tous haïs dés le début?

"Tu n'as jamais compris la douleur de ne pas se faire aimer. Tu as vécu dans un monde trop parfait et tu n'as aucune défense. Tu es suffisant Lys. Tu n'es qu'un être égoïste et stupide. Mais comme les autres. Tu n'as jamais été au-dessus de la masse."

Alors qui suis-je? Qui suis-je pour que tu me torture ! QUI SUIS-JE POUR QU'ON AI JOUE AVEC MOI COMME AVEC UN CHIFFON!


Mascarade, mensonge, traître ! Tu ! M'AS MENTI ! TU M'AS MANIPULE ! TU M'AS LAISSE À LA DERIVE ! Tu avais tant de chances de survivre ! Tu pouvais demander ! Tu pouvais combattre ! Mais tu t'es laissé mourir pour que d'autres continuent ton œuvre ! Mais plus jamais ! Tu n'as fais que détruire ! Tu n'as fais que jouer avec moi !
Personne! Tu n'as jamais aimé personne! Tu es égocentrique! Tu es un monstre! Tu es rien d'autres qu'un homme comme les autres! Je vous hais! Tous! Vous n'avez jamais été franc! Et jamais j'aurai du vous épargner! JAMAIS JE N'AURAI DU VOUS AIMER! JAMAIS IL N'Y A EU D'HONNEUR EN CE MONDE!

"Tu n'es rien."

(Fiiin]
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Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)] Empty Re: Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)]

Message par Kiart Nenzo Sam 30 Jan - 22:46

La première fois que je l'ai vu, elle ne m'avait paru ni belle ni particulière. Fille de paysan ou d'un simple marchant, elle avait les traits vulgaires: Un nez épais, les joues rebondies, les fossettes au coin des lèvres. Elle était vêtue de lin blanchie, d'une robe criarde et recousue.
Et moi, qui étais-je? Gueule cassée aux dents cariées, cicatrices purulentes sur la peau, oeil droit manquant et doigts calleux, j'étais l'image de celui qu'on devait fuir et cracher, le guerrier qui aurait du mourir au lieu de survivre.
Et je les fuyais, elle, lui, le monde. Ceux que je ne pouvais supporter, ceux que j'haïssais sans savoir pourquoi, qui étaient ceux qui me jugeaient à mes haillons et à mes marques, ce qui faisaient de moi moi et eux supérieurs.

Peut-être un bruit de bras dans le fourré où j'étais et elle tourna son regard vers moi. Un regard à la profondeur infinie, un cœur de diamant battant au cœur de l'albâtre, signe de l'aveuglement. Si elle était commune, ses yeux étaient des lames qui vous transperçaient, dénudant et arrachant la moindre parcelle de votre intimité, de cette carapace qu'on entretient en nous. Et elle, elle vous comprend, elle vous pardonne et vous apprécie malgré tout.

Ses lèvres s'étirèrent et d'un pas, elle se tourna vers moi et m'adressa un sourire innocent et pur, avant de tendre la main vers moi, telle une enfant.
"Vous voulez bien vous promener avec moi, Andün?"
Ses mots étaient doux et sa voix un nectar, je tressaillais alors que je ne savais plus quoi dire, qui était-elle, une apparition qui nous enfermaient au coin des forêts? Une mage qui avait lu mon esprit? Un être par delà toutes ces considérations?

Fébrilement, j'avançai mes mains, incapable de contrôler cet appel, cette envie qui m'électrisait et posant ma main contre la sienne. Sa peau était douce malgré la couleur rouge de ses mains, elle n'avait pas connu longtemps le travail. Encore une fois je me questionnai, tandis que mon pouce effleurait le creux de sa paume, mon regard cyclopéen sur son visage.

"Vous venez?"

D'un hochement de tête, je confirmai et d'un mouvement de jambes, elle m'emportait. Sa démarche gracile traversait les bois muets qui nous entouraient, évitant terriers et chausses-trappes, connaissant ces bois crépusculaires comme si elle était dans sa demeure. Elle y était.
Et j'y étais, dans son royaume, dans les terres qu'elle nous a offert. Elle n'était ni belle ni déplaisante, elle était elle et alors qu'elle m'amenait à l'orée de la forêt, elle me fit prendre la splendeur de sa beauté.

Une aube éternelle et un crépuscule infini, une ville en pierres blanches, aux tours qui s'élevaient et frôlaient les astres, aux alcôves d'où s'échappaient lueurs et odeurs, pain et feu de cheminée. De ces tours aux dimensions défiant toute logique, je voyais ponts et passerelles, défiant gravité et possibilités pour créer un labyrinthe aérien ou se dessinaient jardins et forêts humaines.

Et pour elle, la reine de nos cœurs, un chant s'entonnait. Doux comme un murmure, puissant comme un appel, le chœur entonnait des battements qui reflétaient le mien alors qu'ils se dessinaient. Foule disparate d'hommes et de femmes, vieux à adultes. Tous se courbaient alors qu'elle avançait, fendant le courant de chair vers la porte, alors qu'elle m'emportait vers le lointain inconnu, sans même que je ne connaisse son nom ni ce qu'elle était.

"Suis moi et ne ferme pas les yeux, je ne voudrai pas que tu manque tout ce qu'il y a de beau, tu n'as encore rien vécu."
Et sa voix, sans méprise, résonnait comme un glas, le glas de cet homme qu'elle avait trouvé, comme tant d'autres.
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Message par Kiart Nenzo Mer 10 Fév - 21:43

Des couloirs aux allures d'infinis, qui s'étirent sans sens jusqu'aux bouts de cette rêverie. Chaînes, sang et chair, le pavé visqueux et le plafond gouttant, ces murs dépeignant les nuances de son agonie sont éternels tant que ce don et ce malheur vivra. Entre ces murs et ces piliers qui se recoupaient dans ce palais des cauchemars à l'architecture chaotique, vivait... Oui, il y avait une vie. Et même si le silence des morts règne en ces murs, sous ces rayons qui percent ce dôme brisé, s'élance comme une lance, un arbre. Vivant, vaillant, à l'écorce noire et aux feuilles dorées par un automne éternel, il me cache, moi et mon paradis, à cette lumière importune.
Je suis las et je suis la... Assis au bord de ce bassin de roches brisés ou l'eau s'est amassé, ma lame à la main, sans autre matière que mon esprit. Je touche la lame avant d'éprouver encore ce même remord à savoir que plus jamais, elle ne sera pour nous aider. J'aimerai entendre ses pas résonner, l'entendre s'approcher. Mais à chaque fois, c'est une autre ou un autre. Possesseurs ou possédés, ils arpentent ces couloirs avec les mêmes dégoûts et jamais je ne leur permets de voir ce qu'elle m'a offert, mon plus beau trésor.


Mon réveil fut des plus douloureux. Le dos lancinant comme une lame froide plantée dans la chair, mon souffle s’éleva et dans un sursaut, j'ouvris mon unique œil vers un plafond de chaume dont la pauvreté jurait avec la richesse de mon rêve qui, pourtant, ne me revenait plus. Tentant de cligner, j'émis un grognement rauque avant de sentir ce frottement, mon œil brûlant, je portais ma main à l'orbite pour rencontrer un mince bandage de laine qui, coupant mon mouvement, me fit comprendre ma position. On m'avait soigné et j'étais allongé, quelque part dans une maison. De la gauche au milieu, je percevais l'entrée de la pièce, une large ouverture creusée dans le torchis brun des murs, qui vibrait sous la lumière intense. Malgré les perles pendantes qui cachaient la plupart des rayons, je discernais derrière du mouvement et, les muscles tendus de surprise, une femme entra dans la pièce. Forte et bien nourrie, elle portait des cheveux grisonnantes en chignons, tout comme un bol de terre cuite qu'elle tenait dans les mains pour la poser au sol, contre des jarres et d'autres stockages, vers mes pieds. M'habituant à cette semi pénombre, je discernais lentement ses traits comme une peau bronzée, une tenue de lin vulgaire, mais je ne reconnaissais en elle la fille que j'avais vue.

Dans un élan de folie, peut-être de questionnement, j'ouvris mes lèvres et tenta de parler. Mon premier essai fut rauque et désastreux et ne fit que l'alerter, mais avant qu'elle ne m'ait rejoins, je pus enfin articuler à son encontre.

"Où... Suis-je?
-Vous... Êtes en sécurité messire. Vous allez bien?"

Sa voix était plutôt attentionnée mais je pointais une inquiétude par ce petit silence. En fait, c'était même comique. Je me suis toujours demandé ce que j'allais faire dans cette situation et le moment où j'y étais, j'ai répété les gestes que chacun a appris. Doucement j'émis un léger rire qui m'arracha un soupir de douleur, ma mâchoire serrée comme un étau, ce soupir trouvant réponse dans un sire tout à fait apeuré.
"Calmez-vous, je ne fais que m'apitoyer sur ma bêtise. Je suis dans quel pays et où celle qui m'a amenée?
-Nous sommes actuellement à Haynailia et notre dame doit être en train de surveiller le village.
En suivant sa parole, ses yeux se posèrent vers l'entrée, un sourire se dessinant sur son visage, une mèche tombant contre ses lèvres. Mais elle vient vous voir. Elle s'inquiétait pour vous."

Elle reporta son regard vers moi et se mit alors à s'approcher, probablement pour panser mes plaies mais je levais la main du mieux que je pus, tentant à l’arrêter pour faire le tri dans mon esprit. Elle avait parlé d'un village et de la dame et... Tout semblait étrange. Comme un rêve qui fini par vous qui êtes à l'agonie dans un charnier, ces lieux ou on ne rencontre que douleur et-

"Vous êtes quelqu'un de bien sombre pour avoir survécu aux infections."
Un nectar aux oreilles, une chaleur au creux de ma main, mes yeux portées vers un ciel bleu sans imperfection, qui s'étendait partout sans jamais je ne puisse rencontrer de terre. Sans rien rencontrer d'autres que cette étoile éclatante.

Sa main frêle contre ma paume, je sentis la fraîcheur de sa peau et la chaleur qui s'en dégageait, le plaisir de ne rien subir et le fait de la voir. Et tout était si juste. Me tournant vers elle, je détaillais sa robe d'un tissu blanc impeccable, remontant vers son visage aux traits figés. Des yeux vides, un regard fuyant, une bouche serrée et les lèvres pincées. Elle avait la tête baissée contre mon torse, ses cheveux arrivant à son menton, alors qu'elle tenait ma main.


"Qui êtes vous... Et pourquoi suis-je ici?
-Vous ne voulez plus demander <>
Ses mots sonnaient étranges et, retirant sa main, je la vis se détourner. Oui... Je sais ce que vous pensez Andün. Ici, je sais tout ce que vous pensez. Oui je vous prend de cours et je peux apparaître comme une sorcière mais si vous voulez bien m'écouter et faire attention, je vous dirai tout. Je ne suis pas là pour vous faire du mal ni pour vous mentir.
-Vraiment? Alors pourquoi suis-je dans cet endroit où... L'on vole? Pourquoi je me suis réveillé dans une maison que je connais pas, avec une femme que je ne connais pas, qui me parle de vous comme une femme importante et qui me retrouve à mon réveil ici?
Mes doutes ressortaient et ainsi se ternissait lentement ce ciel bleu, en un gris orageux. Suis-je mort ou en train d'halluciner au fond des bois?
-Andün, avez vous déjà rêvé dans votre vie? Vous allez me répondre oui. Mais vous vous en êtes déjà souvenu suffisamment des textures, des formes, des couleurs, des sensations?
-Je... Vous dites que je rêve?"


Ne m'autorisant nulle réponse, elle leva la main vers ma bouche pour me couper, m'empêchant d'articuler un mot pour me faire taire ensuite du regard, son doigt pointant vers une direction.
Et je suivis son doigt comme son regard vers une unique direction.

Comme un point apparaissait à l'horizon et se rapprochait, ce que je vis était comme une plaque... Mais plus qu'une plaque, l'objet s'approchait de nous si vite que la seconde où il était à l'horizon, je le voyais contre nos pieds, me permettant de voir les dimensions presque infini de la roche sous nos pieds, qui glissait comme si nous n'étions que de l'air.
Je n'en croyais pas mes yeux et alors que je me tournais vers elle, elle me sourit alors que la roche se pliait juste à nos côtés dans un craquement presque sinistre, se pliant, se déformant, prenant des formes absurdes comme un bras s'élevant vers les yeux.
Sous mes yeux se dévoilait un pouvoir divin, la genèse d'un monde.
Le ciel prit une teinte dorée, la roche se brisa par endroits en des cavités remplies de sable brun, une fleur poussait devant moi.

Je ne comprenais pas et je n'avais aucune idée que devant moi se dessinait juste un seul rêve. Un seul rêve pour autant qu'il y a de matière indiscernable à la vue dans ce monde, pour autant de possibilités qu'il y a d'embranchement dans le destin.

Sous mes yeux se dessinait une clairière qu'un soleil d'or arrosait de ses rayons ardents, où le bois et la vie poussaient parmi la roche qui l'entourait comme une sphère. Le monde n'était pas plat, ni sur un sphère mais dans une sphère. Ici... Le soleil n'était plus en haut mais au centre de ce qui était une forêt repliée sur elle même, ou les feuilles étaient d'or et l'écorce d'ébène. Et fière de son oeuvre, elle me frôla l'épaule.


"Mon nom est Nyhir... Et tu es actuellement dans un de mes rêves."
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Message par Kiart Nenzo Mer 9 Mar - 20:11

Ces rêves, ses rêves, nos rêves et mes rêves. Voilà la limite auquel je me suis fixé. Les dieux ont fait un rêve et nous ont crée, puis un homme a fait un rêve et s'y est enfermé, emportant les porteurs un à un ainsi que les suivants. Hommes, femmes et enfants suivirent vers ce royaume où nul roi ni reine ne peut exister. Où la mort n'est que le don qu'accorde le porteur et auquel il n'a aucun droit. Et moi, je suis encore las.

Assis sur une chaise en bois, j'observe cet homme devant moi. Arthur. Un jeune homme qui manquait d'argent mais qui a attenté à la vie du porteur. Un jeune homme dont les souvenirs sont corrompus. Une jeunesse immorale avec un père qui le battait et une mère qui l'ignorait, puis la boisson, puis le rejet. Enfermés dans sa propre misère, il s'est mis à voler et tuer pour les idéaux des autres. Il n'est que pantin, je ne suis qu'un pantin. Chacun de nous deux n'avons pas de pouvoir sur notre destiné et aujourd'hui, de nous deux, je suis celui qui a le pouvoir sur l'autre.
Enfermé dans une cage de fer à l'architecture finement dessinée, je le vois s'agiter et tenter de trouver un moyen de fuir, il m'interpelle et m'insulte, crie au secours pour entendre sa voix résonner entre les murs de mon royaume de solitude.


"ENFANT DE PUTAIN! LIBÈRE MOI AVANT QUE JE TE TUE, QUE JE VIOLE TA FEMME ET TA FAMILLE ET QUE JE TE FOUTE LE FEU! LAISSE MOI PARTIR!
-Tss... Un enfan-
-TA GUEULE, RANGE TON CHARABIA POUR LES GOSSES, J'SUIS PAS ICI POUR DISCUTER!"


Braillant et beuglant, il s'accroche au fer et tente de faire bouger sa cage d'une façon pathétique. Levant la main, les fers s'agitent et l'enserrent, l'étranglent, le mettent à bas et le forcent à se taire, à se plier à moi. Et je suis là. Devant lui, et lui à mes pieds.

"Tu n'es qu'un enfant, un enfant débile incapable de voir ce que tu tentais de faire. Tu étais prêt à tuer un porteur, à tuer celui qui accueille actuellement cet endroit et tu étais prêt à en être un. Tu ne sais pas de quoi je parle et soit. Je prend une longue respiration avant de prendre une voix monotone. Ce que tu aurai fait, c'est simplement m'endormir moi et tout les autres en ce lieu jusqu'à que tu touche le collier pour lequel tu étais prêt à tuer. Et alors, tu ne serai plus qu'une coquille, un être sans âme voué à mourir au nom d'un idéal qui te tuerait à petit feu. J'ai eu la bonté de t'épargner ceci. Mais tu es condamné. Tu es mort et tu vas vivre une éternité en ces murs stériles, tu vas pleurer, tu vas perdre tout ce que tu es. Et chaque jour je serai là, à attendre que de moi et des gens comme toi, lequel dans ce choix va disparaître le premier."
Mes paroles sont froides et amères, ses yeux sont grands ouverts. Et alors que le fer étouffe ses cris de détresse, je le relève. J'ai plus de droits que lui, plus de puissance et jamais ils ne s'échapperont de ma vigilance. Je suis le geôlier sans vie. Et je suis condamné à entendre leurs cris.






Les années s'étaient écoulées depuis mon arrivée au village de Nyhir et tandis que je vieillissais, elle devenait plus belle, plus divine. Plus de monde venaient au village et chaque année, Nyhir se liait à nous.
A ses yeux, nous étions ses suivants, ceux qu'elle devait protéger.
Et moi, je devenais son protecteur.
Plus les années passaient, plus, avec le temps, je l'observais et je l’appréciais. Je ne l'aimais pas comme une femme qu'on peut aimer mais comme un amour et de l'admiration. A l'échelle d'un être, je ne voulais pas être qu'avec elle, je voulais qu'elle se développe, qu'elle s'améliore.
Et plus le temps passé, plus je la gardais. Doucement, je m'effaçais pour la suivre. Je n'étais plus Andün mais le protecteur de Nyhir.
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Message par Kiart Nenzo Mar 15 Mar - 17:01

Apathie, engourdissement, sommeil, léthargie, faiblesse... Le temps qui s'allonge à l'infini. Imaginez que vous vous tenez où vous voulez, un endroit familier, et que d'un coup, tout s'effondre, comme si la réalité n'était qu'un mur derrière lequel ne se cache rien... Et tout. Vous voyez tout les autres êtres qui partagent votre situation mais également rien, tout est flou.
Et alors que l'effondrement s'approche de vous, il ralentit, il devient qu'une lente progression que fini par vous faire demander... Pourquoi je ne sauterai pas?
Et vous tombez... Et en tombant, tout se ralentit, votre pensée, votre corps, vous ne pouvez plus rien faire que voir et attendre.
Puis vient le jour où tout recommence, un sol viens vous accueillir et votre pensée a tôt fait de retourner vers les lieux familiers de votre imagination.


Chaque porteur nous donne sa puissance, chaque porteur nous donne d'autres hommes et femmes qui enrichissent peu à peu cette réalité d'imposture où l'éternité n'est qu'un fardeau. Et chacun se doit de l'éduquer, de l'accueillir comme un seigneur et maître.
Certains le supplient, d'autres insinuent. Mais le collier n'a pas de prises pour nous, ses projections, ses créations.

Il est ironique de croire que les porteurs deviennent les plus grandes bienfaiteurs qu'ils ont connus mais qu'ils ne peuvent nous détacher car ils n'ont pas la volonté.
Il fait de chacun une chose, un être si parfait que nous ne pouvons le toucher. Je me demande toujours qui a pu créer une chose aussi belle et abjecte.


Mes pensées bloquent toujours mes récits mais je n'ai que ça. Des récits et des pensées. Les premières se répètent, les secondes s'enfoncent.
Plus j'accumule de savoir, plus j'estime ne pas devoir vivre.
Et c'est au moment ou j'observe mes victimes, ces êtres éternels voués à une damnation que je leur apporte, que je comprend mon rôle.
Mes pensées ne sont qu'à moi, elles ne seront pour personne d'autre et mes royaumes ne seront que pour mes yeux et



"Et plus jamais quelqu'un ne te jugera"

Je me retourne, je le vois... Le dernier porteur. Différent des autres. Il a récupéré le collier sur le cadavre agonisant de la dernière porteuse, une petite fille prometteuse.
Et lui... Il est tellement différent, j'entend l'appel de sa haine, de sa colère, de celui qui a un but. Le collier érodera sa pensée, ses manières, ses actes et il en fera un jouet.
Et encore la, je pense à sa différence. Un jour peut-être, nous saurons pourquoi il n'apparaît pas dans notre royaume et nous laisse seuls, voix désincarnée parmi les désincarnés.
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Message par Kiart Nenzo Dim 10 Avr - 21:55

Assis à ses côtés, je l'observe.
Ses doigts se lèvent et l'horizon également alors que du néant invisible, je le vois dessiner des visages, des êtres.
Encore flous et imparfaits, leurs formes sont instables. Ses doigts fléchissent, il pourrait flancher mais il tente encore.
Des copies perfectibles qu'il répète autant qu'il le peut, réécrivant la forme d'un seul et unique visage qui, imparfait, renvoi pourtant une impression générale.


-Andün... Tu rêve d'elle?
-De Nyhir. Si je n'étais pas un rêve... Oui, je rêverai d'elle éternellement.
-Et tu regrette quoi d'elle?
-Que voulez-vous dire?
-Si tu pouvais la revoir, quelle part de Nyhir te ferai le plus rêver?
-Vous me posez une colle... Tout? Elle était si belle, si parfaite. Elle nous jugeait pas, elle faisait tout pour être gentille, nous être agréable. Même si je sais que c'est ce collier qui la forçait... J'ai la conviction que n'était pas mauvaise à l'origine.


Un silence, deux autres visages. Impassible, ses doigts s'agitaient et devant moi, je voyais toujours ce même visage qui était froid et sinistre, parfois orné d'un sourire, d'un regard amusé, mais toujours revenait ce masque de mépris qui faisait crisser les crocs du porteur, qui ne pouvait que continuer.

Une création imparfaite après des mois d'essais, voilà ce visage reptilien que j'admirais comme une peinture étrange dont on n'en saisissait toutes les subtilités. Parfois je penchais la tête, cherchant une perfection.
Et chaque fois, de sa main glabre et dégénérée, il supprimait cette vision de l'esprit pour recommencer.


-Et vous? Vous l'aimiez tellement? Un parent?
Sa main vola vers mon visage et malgré l'absence de sensations, je ressentais les souvenirs d'un tel coup de poing, imaginant mon nez se briser et ma chair rougir sous l'effet du sang qui y coulait.
Et pourtant, seul un petit bruit sourd répondit au coup du porteur qui émit un grognement enragé. Ses bras, ses jambes, étaient prêt à convulser alors qu'il baissa la tête, respirant du mieux qu'il put.


-... Il me manque. Il était mon frère et pourtant, ce qui me manque, c'est ma haine. Il m'a volé mon but, il a détruit ce qui me restait de croyance. Il a tout fait pour que je ne sois plus que le pantin des hommes.
Et aujourd'hui, alors que j'ai la possibilité de le ramener, je ne sais pas comment je le faire. Je veux le voir sourire, je veux le voir se moquer de moi!
Je veux pouvoir le haïr comme auparavant! J'aimerai...

-Vous.. Aimeriez?
-J'aimerai avoir un but.



Un vivant sans but... A mes yeux, son corps n'était que celui d'un mort en sursis, animé par quelque chose qui le dépassait.
Son regard était animé d'une vibrante excitation, sa mâchoire tendue par une colère enfouie. Et chaque jour, je voyais fondre la carapace de haine qu'il s'était formé.

Sa voix était un cri d'agonie qui se répétait, chaque jour, pour moi. Son gardien, son protecteur. Et celui qui a toujours survécu à son protégé.
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Message par Kiart Nenzo Lun 16 Mai - 22:12

-Qui sommes-nous... Des rêveurs, désarmés?
La première de mes existences fut celle d'un éminent mage. J'étais connu, j'étais respecté.
Loin dans les villages de l'ouest, dans une plaine au nom retravaillé par les hommes et les âges, je naquis. Un père aimant, une mère attentionnée, un frère et trois sœurs pour partager mes années.
Je n'ai jamais su lire durant cette incarnation, je jouais de suffisance et de ma raison.

-Même en dirigeant, vous ne sachiez lire?

-L'illusion a toujours été de faire croire ce que l'on voulait. J'avais une bonne mémoire et j'étais doué pour l'improvisation.
Et plus que tout, je maîtrisais l'art de l'illusion.
C'était inné, je le maîtrisais. Et à mesure que les années passaient, mon pouvoir s'affinait.
A l’échelle de ton collier, j'ai bâti des mondes défiant l'imagination, des espaces dépourvue de raison, des lieux où l'on accueillait le pardon. J'ai toujours été poète et ces lieux que j'ai crée était les endroits où j'ai écris mes vers.

-... Que dois-je penser de cela?

-Rien. Juste m'écouter alors que je m’efforce de continuer
On m'a rapidement découvert. Les talents lié à la magie ont toujours été une lueur dans la nuit et nos pouvoirs nous ont tous menés au même endroit.
J'ai bien sûr été formé à la forme rigide de la magie comme ils l'entendaient.
La magie est une forme brute que l'on peut manier. Cette forme, comme les autres, et bien j'étais rebuté.
Toutes nos perceptions, tant de la magie, que de la vie, de l'existence, de notre importance, sont faussées par notre nombrilisme.
Jamais nous ne connaîtrons le sens profond de ces questions et j'en viens à douter que les dieux eux-mêmes n'en connaissent pas la réponse. Que nos créateurs ne soient qu'un groupuscule qui nous ont crée dans l'unique but de satisfaire leur curiosité morbide.

-Les dieux existent... Au moins? Ils pourraient eux-mêmes avoir des dieux à l'infini. Et nous ne serions que les insectes de nos dieux.

-Peut-être. Te considères-tu comme un insecte?

-Je mange, je respire, j'entre comme eux en léthargie... Et ma pensée s'est souvent opposée à ma survie. Peut-être inférieur?

-Point de vue intéressant.
J'étais donc apprenti mais je me suis vite élevé. Quand on sait manier les mots, manipuler, on peut vite grimper les échelons.
Je me demande combien j'ai manipulé de personnes dans cette vie-là. Mais c'est aussi vide que de compter le total de toutes mes vies.
Je me suis donc avancé comme le grand renouveau de l'illusion. J'étais très excessif durant ces moments.

-A l'opposé de votre existence actuelle. Vous êtes plus en retrait.

-Les années m'ont taillées et affinées. Et plus je progresse, plus j'en viens à observer le néant que forme ma volonté. Je me disais tout, je n'étais rien. J'ai éternellement progressé et ma pensée se résume à rien.
J'en admire l'ironie que mon subconscient a tissé et j'en pleure aussi, quand personne ne regarde, n'écoute ou n'est perdu dans un de mes labyrinthes.
Je divague... A ce moment, nous traversions des troubles politiques et, opposé au conseil de l'époque, j'ai fui... Avec une poignée d'apprentis.

On s'est installés dans un village de Nurenuil comme des marchands mais on s'est rapidement installé et nous avons formé une communauté qui périclitait.
Nous ne pouvions recruter et la où nous étions bien vingt personnes, nous n'étions plus que cinq. J'étais le doyen, j'étais malade, j'étais mourant.
Et j'avais peur, peur du néant. Je ne voulais pas mourir du tout, je voulais encore observer.
Et c'est cette peur de la mort qui m'a donné cette immortalité.
Dans les derniers sursauts de pouvoir, j'ai appelé Klend, un apprenti forgeron, à venir me voir... Et je l'ai tué.
Non, mes mains n'ont jamais porté de sang mais j'ai détruit sa conscience, son esprit. J'ai détruit toute son existence et j'y ai inscrit la mienne.
Imaginez de vivre doublement l'expérience de la naissance mentale? Puis après, je me suis moi-même inhumé.

-Une immortalité en volant la vie des autres.

-Je pourrais dire que je ne tue pas physiquement, que je tue pour étendre la vie de quelqu'un. Mais comme toute chose qui touche autrui, nous sommes égoïste.
Sous le nom de Klend, j'ai rapidement pu étendre l'espérance de vie de mes compagnons et nous avons crée notre ordre.
La ou nos sens ne nous portent pas, seule l'âme aveugle nous guidera.
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Message par Kiart Nenzo Jeu 7 Juil - 15:54

Un unique rayon de soleil entrait dans la vaste pièce aux couleurs sobres et aux patterns répétitifs.
Du bois d'ébène, des murs d'un gris suie et le sol d'un rouge fatigué, la pièce évoquait les ans qui s'étaient écoulés en ce lieu, même la cheminée ne semblait pas avoir été utilisée malgré les cendres encore rouges qui étaient posées.
Et pourtant, par la fenêtre entrouverte donnant sur Dimoor, le soleil rentrait, illuminant la salle et faisant luire la poussière qui s'installait en ces lieux exposés à l'humanité.

Assise à la table au milieu de la pièce, elle buvait calmement son thé. Encore chaud, elle buvait l'extrait de menthe qu'elle aimait tant et tournait parfois son regard vers la fenêtre alors que le soleil déclinait lentement sans jamais approcher l'horizon, l'après-midi ayant depuis quelques temps fini son apogée.
Et c'est avec ses doigts bandés et recroquevillé qu'elle souleva la fragile porcelaine pour reprendre une gorgée brûlante pour entendre un aboiement.

Rapide et légère, elle se dressa, fit voler un instant sa chevelure rouquine décoiffée avant d'ouvrir la porte de la salle, donnant sur une maigre cour et surtout sur lui.
Petit et trapu, visiblement par l'âge, il avait une mine souriante qui se cachait derrière un mince chapeau d'origine Nurenuil. Sa tenue elle-même évoquant le tissage simpliste des pays du nord. Comment pouvait-il se parer de ce genre de tenue malgré la chaleur naturelle de Scarrath?


"Madame?"
A sa demande, elle porta instinctivement sa main gauche à sa bague, faite d'or et d'un sertissage de différents rubis qu'elle cacha tout en fixant les yeux marrons de cet individu.
"Suis-je bien chez les Illenven?
-Oui. Mais mon mari n'est pas la, je vous conseille de revenir ce soir. Ou demain matin.
-Ce n'est pas lui que je suis venu voir Senya, mais bien vous. Puis-je?"

Interloquée par sa connaissance de son nom, on la connaissait toujours comme la femme d'Arcen et non comme Senya, elle laissa le dit homme rentrer qui boitait vers la table, une canne à la main.

"Thé à la menthe? Vous l'importez?
-Mon mari s'en occupe... Puis-je savoir qui vous êtes?
-Vous pouvez m'appeler Edmond.
-Bien. Un peu de thé?
-Avec plaisir."


Alors qu'Edmond s'installait sur l'un des bancs de la table, Senya se dirigeait vers le plan de travail en bois où reposait la théière, fouillant dans le comptoir pour le servir dans le même verre en porcelaine qu'elle.

"Du sucre?
-Oh oh. J'en prendrais bien une cuillère. Dites moi, recevez-vous souvent?
-Très rarement... Je suis surtout étonnée que vous me connaissiez? La plupart du peuple ne connait que mon mari."

Coupant ce court échange d'un air las, elle déposa la coupelle et la tasse par-dessus, le liquide fumant encore alors qu'il souffla calmement dessus.

"Vous ne savez pas comment vous êtes connu voilà tout... Vous êtes née à Jykan, il y a de ça trente trois ans. Vous êtes fille de marchands, précisément des lapidaires. Vous avez un frère plus vieux de quatre ans. On vous a mariés par contrat et vous êtes stérile, ce que votre mari vous reproche.
-Que
-Excusez, je n'ai pas été honnête. Je suis là pour vous et vôtre mari Senya. Je sais ce que vous avez subi.
-N... Ne me dites pas que vous allez nous-
-Vous tuer? Non non très chère. Je ne suis pas absolument pour vous faire du mal."

Echanges mesurés et éclats de voix, bien vite Senya s'était mis à bouger frénétiquement, sa jambe droite claquant contre le sol en même temps que ses sandales, sa lèvre tressautant.

"Senya. A l'âge de vos dix sept ans, on vous a marié à Arcen pour assurer des relations commerciales avec cet homme et espérer mêler vos deux familles.
Cependant, vous êtes infertile, nul le sait à part votre entourage immédiat et il vous le rend.
-Arcen n'... n'est pas
-Cessez de vous mentir. Je sais qu'il vous bats. Regardez vos doigts... Vos jambes... Il ne se cache même pas lorsqu'il boit.

Dépitée, elle en vint à baisser les yeux vers son corps, alors que la voix d'Edmond, de cet inconnu continuait d’énumérer les faits.
Il ne vous aime plus, il fait la cour à d'autres dames et il vous laisse ici. Et vous ne pouvez rien lui faire car si vous le quittez, vous n'avez aucune possession. J'ai tord?
-... Sortez... D'ici. Je ne sais pas qui vous êtes et vous venez chez moi... Pour... Pour me dire que j'ai raté ma vie et que je suis mariée à un raté! Et pourquoi?!"


S'étant dressée d'un coup, elle dominait le petit homme de toute sa taille, penchée par-dessus la table avec un masque de colère dessiné sur ses traits. Pourtant, ne semblant pas répondre, il se leva et contourna la table, s'approchant d'elle et lui prit la main, l'enfermant dans ses paumes en tentant d'apaiser cette femme qui se retenait presque de retirer sa main.

"Je suis ici pour vous donner un choix. Je vous sais intelligente et de gérer d'une bien meilleure façon les affaires de votre mari. Il est certes doué dans son domaine mais vous savez gérer les comptes, c'est vous qui avez les relations avec l'intérieur du pays.
-Je suis déjà mariée.
-Vous êtes loin du compte. Je vous demande si vous êtes prête à abandonner Arcen. Je vous prie de croire que cette demande est sans contre partie.
Si vous acceptez, vous êtes libre. Vous aurez la richesse, la liberté et vous pourrez vous affranchir. Plus de blessures, plus de larmes, plus de cris. Et vous serez libre de voyager à ce qui reste de Jykan.
-Comment pouvez-vous connaître tout cela? Quel est ce contrat?
-Madame, je vous connais aussi bien que vous vous connaissez. Je suis désolé de devoir jouer de cet artifice mais... Je connais votre mémoire.
-N... Non... J'ai laissé le démon entrer chez moi et.. Et."


Peu à peu, Senya découvrait ce dilemme mais aussi cet individu, d'une rencontre d'il y a dix minutes, elle en était déjà à avoir ce choix qui la tracassait. Mais aussi cet homme qui semblait pouvoir arracher chaque morceau de son intimité.
Et de ce reste de dignité qu'il lui restait, elle en retira sa main, se la tenant alors que des élans douloureux en provenaient, rappelant le métal froid et dur qui lui avait percuté la main lorsqu'elle avait osé lever sa main vers sa propre boîte à bijoux... La boîte à bijoux d'Arcen.


"Je suis un homme. Du moins, mon corps l'est et mon esprit également. Mais en tant qu'homme. J'ai une mission sainte qui est d'apporter la paix dans ce monde, ce continent. Et pour cela, il me faut Arcen.
-Vous allez le tuer? C'est cela cette question?
-Arcen... Vivra. D'une certaine manière. Mais il ne sera plus lié à vous et vous cédera tout ce qu'il a. Je ne puis me permettre que ce choix s'opère sans votre aval.
-Vous comprenez ce que vous me demandez? D'avoir le contrôle sur la vie de quelqu'un d'autre?
-Et vous... En avez vous assez de ne pas avoir le contrôle sur votre propre vie? Vos parents et Arcen vous ont manipulé et quand un individu vous offre un choix de liberté, vous êtes prête à la refuser?
-Vous êtes un inconnu et je ne connais même pas. Vous vous dites vous appeler Edmond. Mais je ne sais rien à part que vous avez actuellement vu toute ma vie, pris mon intimité. Et vous semblez croire que je vais l'accepter?
-Je ne le crois pas. Je sais que vous avez envie mais que vous n'êtes pas prête à assumer le choix de devoir le tuer. Ce que je vous offre, c'est de pouvoir vous séparer de ce poids sans remords.
-Ah... Cette demande était déjà résolue alors... Depuis le début, cette discussion n'est qu'une mascarade?"


Ses yeux brillaient d'un éclat nouveau, presque rieur face à cette farce qu'on lui avait servi. Senya était envieuse de ce choix. Mais les apparences, son éducation, peu à peu elle se sentait étirée entre cette soif de liberté et tout ce que son monde lui ordonnait de faire, jeter ce malotru dehors et reprendre sa vie.
Mais cette voix, cette conscience, l'avait menée à Arcen et elle comprenait que l'écouter, c'était se condamner à finir comme servante d'un riche seigneur, incapable de s'affirmer et juste à dépérir. Anonyme.


"Bien... Que dois-je faire?"


Le soleil s'était couché et assis, les trois autour de la table, l'ambiance était plus que terne. Une assiette pour chacuns, Edmond et Senya discutaient de temps à autres en mangeant un ragoût de légumes et de porc, alors qu'Arcen semblait dans le vide, fixant le mur aveugle devant lui, comme un aveugle.
"Demain, tout cet endroit vous appartiendra ainsi que les différents entrepôts. Mais dans la forme, Arcen sera toujours celui qui dirigera.
-Vivre dans son ombre est... Si... C'est un tel fardeau de le savoir encore à la lumière des événements.
-Vous et moi serons toujours dans l'ombre des dirigeants. C'est notre fardeau mais c'est notre moyen de briller à notre façon. Comme une ombre, nous nous étendons et nous permettons à d'autres de s'élever grâce à cette ombre protectrice par rapport au soleil éclatant des personnes capables.
-Combien d'années comptez vous encore vivre comme ça? Cette... Immortalité, n'est-elle pas si terrible?

Déboutonnant sa veste calmement, Edmond leva une jambe par-dessus le banc avant de retirer le dit haut, exposant son dos nu à la Scarrath. Sur son dos, comme une liste, on voyait une quinzaine de noms, tous différents et d'origine différentes. Celui le plus en bas à droites étant justement... Edmond.
C'est une souffrance de se savoir comme un parasite. Seul reste notre devoir de réussir et nos prières pour un monde plus sage à mesure que nous vivons... Bon. Je ne vous dis pas au revoir car nous savons tout les deux que nos chemins ne vont plus jamais se croiser tel quel.
-Pas de demande pour vous rejoindre?
-Nous savons tout les deux que vous ne voudrez pas nous rejoindre. Et que vous aimez trop votre liberté que vous venez d'acquérir pour être enchaînée à ce devoir la."





Six heures s'étaient passés depuis sa rencontre avec Edmond. Et pourtant, elle ne parvenait pas à sortir de cette idée d'un rêve éveillé. Demain, elle serait libre. Demain, il ne sera plus rien d'autre qu'un ami à ses yeux et surtout un libérateur.
Et que plus jamais il s'existera pour elle.
Posant ses doigts sur sa main suturée, elle se mit à penser à ce qu'il allait arriver.
Edmond et Arcen seraient loin de la ville, creusant une tombe ensemble avait qu'Arcen brise la nuque du vieillard, le laissant tomber et rebouchant, reprenant un flambeau qui ne la concernait pas.

Arrachant sa bague de son annulaire, elle la fit rouler sur le bois morne avant de se lever pour se voir dans le cuivre du miroir de la cuisine.
Le visage émaciée, un oeil tuméfiée, un visage couturé de marques de coups... Et malgré ses lèvres boursouflées et douloureuses, elle souriait, car parfois les dieux pouvaient se montrer clément.
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Lys [Ecritoure et musique (Si vous voulez pas de la musique, vous venez pas)] Empty Un moment

Message par Kiart Nenzo Jeu 29 Sep - 22:07




-Rangez vos satanés cachotteries! Je veux savoir pourquoi vous m'amenez ici? Quelle est cette lettre dont vous m'avez parlé!

Telle une onde qui se répand à travers un lac, il répand une influence sur le petit monde que chacun crée sans qu'il le remarque. Un simple humain qui approchait la fin de ses jours lentement et qui avait tellement fait. Tellement et en si peu de temps.
L'arracher aux griffes de ses pairs, le soigner de ses tourments, devenir son confident, son amant et puis finalement le seul être avec moi qui le connaissait parfaitement.

Astar... Qui es-tu?

Tu te déplaces en suivant les acolytes de l'Âme aveugle, tu fixes leurs bures aveugles au soleil et tu agites un papier que j'ai moi-même écris à ton intention, je savais qu'il t'intéresserait comme il m'aurait intéressé.
Mais je me demande ce que tu ferais, si tu étais à ma place. En ce jour, tu te trouves dans une toile qu'il a fallu des mois à tisser et qui m'enferme autant qu'elle procure aux hommes le bien-être et des bienfaits dont ils n'ont pas conscience.
Je les sens alors qu'ils tendent doucement leur conscience vers toi, sans même le savoir. Ils ne le savent pas encore mais d'ici peu, ils s'éveilleront au rêve et pourront communiquer, partager leurs émotions, créer une harmonie qui me condamne...

Bientôt, je ne serai plus qu'une coquille vide si ce n'est d'amour pour tous. Je le sais et au fond de moi, dans les tréfonds entoilés de mes sentiments, je sens mon indignation, ma colère et ma haine s'agiter. Ce remugle infâme s'agite car je peux, si je le souhaite, tous les tuer et le venger.
Mais à quoi bon? Plus je porte Regime, plus je prend conscience de mes méfaits mais également de la futilité de l'existence que j'ai vécu. Et plus j'éprouve du remord envers lui.
Je l'ai condamné tout comme je me suis condamné à ce cycle de souffrance infini.
Que ferais-tu si tu étais à ma place? Tu garderai tes émotions en toi? Attendrais-tu comme je le fais? Ou déchaînerais-tu la tourmente?



Fendant les rues de Rochesaintes, tu laisses les regards couler sur le cuir de tes vêtements et tu gardes tes traits tirés, ta mâchoire tendue dans une grimace de frustration que laisse ton exaspération.
De quoi est-il tombé amoureux? De ce visage usée par le soleil? De ce corps ou de ton esprit? Il disait parfois que tu étais plus compréhensif qu'on le croyait.
Je l'espère car je te vois désormais à ma porte.
Ah, que mes os ont durcies, que mes muscles se sont affaiblis. Grognant et m'aidant du lit, je me lève tant bien que mal alors que j'entends doublement tes pas qui s'approchent de ma faible demeure.
Terne, entretenue mais dans l'ombre constante, seule la porte entravée par des rideaux permet à un peu de lumière d'entrer dans mon tombeau.

Ils se décalent, ils attendent ton passage, juste devant les rideaux gris, pour que tu puisses ainsi me voir.
Et que je me vois.
Je me suis demandé à partir de quand je me suis retrouvé dans cet état.
Les écailles grises voir noires, l’œil éteint et fatigué, les membres épais mais pourtant flasques, l'air aussi musclé mais aussi courbé. La gorge rose de la chair exposée, mutilée et reconstruite où se niche mon fardeau doré. Ma mâchoire se tend à peine et se met à prendre alors que j'inspire, tentant de trouver mes mots.
Puis dans un effort surhumain, je tend enfin mes cordes vocales, annonçant mes premiers mots en cette langue


-Bonjour... Astar.

... Je ne pensais pas que ma vision inspirerait les larmes... J'espérais tout de toi, de la haine, de la violence, des cris, la fuite ou l'ironie... Mais pourquoi cette étreinte? Pourquoi ces larmes que tu ravale?

-P...Pourquoi?
-Pourquoi tu as fais ça? Ces... Ces morts! To-tout! Tu as laissés tombé Kiart!

Sa voix tente de se faire pleine de reproche et alors qu'il maintiens l'étreinte, je sens sa tête baissée. Je ne tente même plus de voir à travers le rêve, j'attends.
Il t'aimait et parlait tout le temps de toi en bien. Je savais que c'était tendu mais pourquoi?
J'approche mes mains de ses épaules et de mon mieux, je maintiens cette étrange accolade, éloignant d'un ordre les acolytes. Je ne veux pas que quelqu'un s'interpose en ce moment.
-J'ai fais... Les erreurs. Et je me suis perdu. Astar.

Peut-être est-ce un cri de ton esprit mais... Je t'entends. Difficile à entendre, tes réflexions s'étendent doucement.
Fermer les yeux, se concentrer sur tes pensées, éteindre doucement les appels des malheureux de Regime.
Plus de voix à utiliser, juste les pensées, et enfin communiquer dans un silence que seul moi peut diriger, dans la demeure de celui qui fut un amant pour l'un et le frère pour l'autre.
Ici, sans limite.


-Mais je me suis retrouvé ici... Sans Regime, je serai mort sans pouvoir me pardonner. Non, je sais. J'ai tué et ce n'est pas ça mon pardon. Je me suis simplement pardonné d'avoir fauté, pas la faute.
-... Argunan?

Un frisson me parcourt, une voix d'esprit si semblable à la sienne et ce souvenir. Peu connaissaient mon nom et d'autant cette prononciation.
-Il... Te l'a dis?
-Je ne... Ah.. Lys. Kiart m'avait tout dis. Quand tu es venu, j'ai appris ton nom dés qu'il t'a revu. Lys... Pourquoi cette lettre?
-De mon aveu... Je ne savais pas comment te dire que j'étais ici. Je ne peux pas partir d'ici, pour des raisons que je te révélerai et je voulais pas que tu sois blessé.
-Tu sers l'Iris? Et ces illusionnistes. J'ai entendu les histoires de l'Iris et de la réputation qu'il se passe. Mais toi... Pourquoi es-tu avec eux? Est-ce eux qui t'ont laissé dans cet état?

Bonne question Astar. En fait, jusqu'à ce moment, j'ai souvent éludé ces réflexions car j'étais perdu dans ce rêve infâme. Mais tu es la et enfin, je peux te montrer. Marcher en cet endroit, impossible. Voyager, plus que probable alors qu'on arrive à mon jardin.
-Astar, je te remercie de te soucier de mon état. Mais... Si je t'ai appelé, c'est pour ton aide, pour lui. Mon corps survivra et ce n'est pas ça qui m'intéresse.
Kiart t'a-t-il éduqué aux prophéties Naosiennes? Peux-tu me réciter celle des trois frères?


En m'éloignant de lui, je reprends connaissance de ce jardin. Lieu improbable d'une enfance aujourd'hui effacée, je revois des trames de mon passé comme des fresques que je n'arrive pas à effacer et qui perturbent le calme de ces statues à son image.

-Je crois... Mais je ne comprends pas, explique moi pourquoi ces statues? Qu'est cet endroit?
-Tu le sais déjà. Une illusion à laquelle nous sommes liés. Malgré ce qui me reste de ma résistance naturelle, je peux désormais contrôler ces illusions.
-Et tu t'acharne à le reproduire. Tu regrette ton geste?
-S'il te plaît, rappelle moi ces paroles et ne me fais pas attendre.

Bien sûr que je le regrette... Mais pourquoi dois-je m'acharner? Pourquoi ne pas simplement abandonner?

Trois frères sont nés des serviteurs.
Né dans la lumière
Il tombera dans l'ombre
Il cueillera le fruit du tourment
Et le savourera goulûment
Se vengeant par la même de ses tortionnaires
Et voyageant vers les autres terres

Deux frères sont nés d'artisans
Né dans l'ombre
Il creusera sa lumière
Il vivra comme un héros
Avant de présenter sa défection
Il mourra aux yeux de ses alliés
Comme une bête haineuse et inavoué

Un frère est né d'un rêve
Il n'appartient à aucune faction
Il naîtra avec des années en arrière
Nullement lié à la chair
Il abandonnera l'amour et sa guerre
Et vivra enchaîné.

Aucun frère est né en ces lieux
Car nulle personne pour ouvrir les yeux
On sera tous parti pour d'autres lieux
Change-formes et désillusionnés
Nous avons fuis nos nations
Et pris d'autres noms.

Pourquoi me demander ça?

A chaque fois ces questions... Et pourtant, tu le sais. Tu sais à chaque fois pourquoi je me pose ces questions.

-Aujourd'hui, je te demande de rattraper ma première et pire erreur. Aide-moi à redonner vie à Kiart.
-Lys, je veux bien que tu souffre de Kiart mais le ramener d'entre les morts. Le... Ramener. Tu me demande de venir ici pour une entreprise impossible. On peut pas ramener les morts à la vie! C'est impossible!
-Bien sûr que c'est possible et tu es la pierre angulaire pour le faire! Tu es l'unique personne qui l'a connu aussi longtemps et je suis sûr que tu le connaissais sur le bout des doigts! Et j'ai besoin de ce que tu savais de lui. Je... Je n'ai eu que ces lettres pour réellement le connaître!
-Co.. Répète moi, pourquoi tu me parle de souvenirs, tu me parlais de Kiart!

Perdu dans mes reflexions alors que tu me fixe, de ton expression sordide empreinte de colère, il arrive.
Aldeus, le grand illusionniste et mon plus grand secours. Changeant de corps comme il n'était possible de faire depuis longtemps, il endossait également des nouveaux visages dans les rêves. Et en ce jour, il arbore ce visage d'homme vénérable qui se décontenance facilement en voyant comment Astar s'imagine... Avant de reprendre contenance.


-Les discussions sont déjà lancées? Lys, vous lui avez expliqué comment on va procéder pour?
-Pour quoi? Et il allait y venir.

Visiblement, même avec le calme que tu as gagné, tu n'as pas perdu de ta verve.
-Astar, je te présente Aldeus. Il est l'actuel dirigeant de l'âme aveugle et celui qui m'a indiqué comment faire.
Depuis des centaines d'années, ils ont survécu et ils sont en quelque sorte immortels. Comment? L'esprit.
La seule chose qu'on peut donner à un autre.
Et comme toujours, tu reste en retrait Aldeus. Tu devrais arrêter de te mettre en retrait à chaque fois que d'autres parlent.
Si l'un meurt, un autre homme va porter son esprit. Ils se copient et c'est la seule manière qu'ils ont de faire. Mais imagine qu'on puisse réunir tout ce qui compose Kiart... Ses souvenirs, ce qu'il était. On pourrait le faire revenir!
-Le faire revenir... Mais tu as dis que quelqu'un devrait porter son esprit... Veux-tu dire que?
-Oui... A chaque fois que l'un des membres s'incarne dans un autre corps, c'est le sacrifice d'une conscience.
-Et tu accepte d'encore tuer quelqu'un? Lys, tu crois vraiment qu'il apprécierait ce que tu ferai?
-Kiart aimaitt vivre, c'est dont je me souviens. Je sais aussi qu'il souffrait de sa maladie, qu'il regrettait ses actes mais qu'il voulait passer outre. Il a toujours voulu vivre Astar! Ne te mens pas!
-Et tu serais prêt à encore tuer quelqu'un pour ce souhait qui n'est même pas sur de marcher?
-... J'ai trop de sang sur les mains pour encore voir l'importance d'une vie. Et quand bien même, tant que Kiart ne renaîtra, il n'y aura besoin de sacrifice. On a rien à perdre et tout à y gagner, voilà ce qu'il dirait. Vrai?

Je me sais dans le vrai... Kiart aimerait vivre. Et tandis que j'avance vers ces statues, tu approche ta main de l'une d'elle.
-Il y a tellement de choses qu'il aurait aimé faire. Pourquoi l'avoir ainsi représente, est-ce cette image de lui que tu veux créer?
-O... Oui, c'est le cas. Je l'ai représenté à l'identique par rapport à mes souvenirs.
-... Mais ce n'est pas Kiart.

Tu aurais pu me le dire, m'indiquer. Mais non, pour toi, il faut tout changer à l'origine. Et sans pouvoir répliquer, tu brise la statue, tu détruis ce sourire, tu lui casse les jambes, tu détruis les restes du poitrail qui est au sol.
-Et tu ne le connais pas. Comment peux-tu dire que tu veux le recréer!
-Il... C'était lui! J'ai passé des années à... Pour.
-Ce que tu as fais la, c'est ce visage qu'il montrait à la face du monde. Mais il était tout sauf ça.
-C'est pour ça que vous êtes la Astar. Nous ne savons pas comment il était aussi bien que vous.


Et te revoilà Aldeus. A chaque fois les mots justes, à chaque fois les paroles mielleuses pour calmer les plaies. Mais Astar... Oh oui Astar, je sais ce que tu ressens là.
-Kiart... Il était excentrique, exécrable, envieux, vicieux, pervers, hédoniste... Mais aussi brisé, épuisé et triste. Il... N... Ne voulait pas.
-Pas quoi? Astar, que voulait-il?

Pitié... Non... Ne le dis pas.
-Il voulait juste... Qu'on vive ensemble. Arrête... Pitié, ne te laisse pas aller. Laisse Aldeus en dehors de ça. Qu'on ait notre lieu de paix. Il voulait juste... Son coin de paradis. Et tout... Tout a été gaché.[/b] Astar... Ne... Ne relance pas mes erreurs, je ne veux pas les revoir.
-... Vous vouliez qu'il soit loin de toute cette agitation, c'est ça?
Reprends toi Astar. Ne m'oblige pas à t'aider, ne m'oblige pas à ressentir, tout sauf ça. Je dois rester calme. Je ne dois pas me lier.
-Oui... Lui et moi. On a voulu... Partir. Mais il s'était attaché à ces obligations. Il avait honte de les abandonner, tous autant qu'ils étaient. Il ne voulait pas partir sans redorer son image... A tes yeux Lys.

Pourquoi c'est dans ces moments où l'on a besoin de ce calme que l'on ne peut le ressentir. Je ravale ma salive et tente de cacher ces émotions qui fleurent doucement au soleil.
-Tu peux a... Arrêter. Je savais que c'était une erreur.
-Non... Lys. Tu as raison. On doit le faire. Kiart aurait voulu.

T'amuses-tu à me tourmenter? Je respire et me retourne, faisant face à ce néant de paroles provenant d'esprits en communion avec mon parasite.

-Je ne pourrais pas le faire. Quand tu es la, tu... Refais ressortir ce qu'il y a de pire. Je... Ressens à nouveau cette haine. Préserve-nous. Et arrêtons-nous là avant que je ne fasse une folie.
-C'est ce que Kiart aurait voulu.
-Kiart est mort et on peut pas le ramener si ça continu! Il ne peut pas revenir.
-Non... Kiart aurait voulu que tu te lâche. Il savait qu'un jour, il faudrait que tu mette au clair ce que tu as sur le cœur.
Un jour, je lui ai demandé ce qu'il allait faire si tu devenais dangereux pour lui. Ce que je devrais faire si tu tentais de le tuer. Il m'a dis que ce que tu ressentais était aussi primordial que son désir de vivre... Et qu'il serait... A ce moment, le pire des frères pour te forcer à commettre cet acte.
-Aide moi alors.
-Lys?
-Aide-moi à tenir. Dis moi ce que tu sais de lui. Maintiens moi, continu... Je veux... Pouvoir donner vie à cette volonté. La... Le ramener ici.



Était-ce moment que tu attendais? Ces révélations? Lorsqu'on doit s'attendre à écouter l'autre?
Dans un autre instant, j'aurai pu donner une autre réponse mais à ce moment, je ne sais ce qui m'a pris.
Deux jours, deux mois, deux ans, deux millénaires, deux éternités qui se sont étalés dans mon esprit.
Le sculpter, le façonner... Ce n'était que la première part. Et quand bien même.
J'ai façonnés durant ce qui semble être des années et pourtant, c'est seulement à l'écouter que je prend conscience de la futilité de mes attentes.
Aussi vite qu'Aldeus était venu, sa disparition ne fit pas de bruit alors qu'uni par cet étrange rêve, je travaillais et Astar était à mes côtés.

Au début hésitant, Astar en vint peu à peu me parler de Kiart, de sa rélation et je l'écoutais.
Mes doigts traçaient tout seul les traits de son visage, de ses jambes, le receptacle de nos souvenirs prenait forme et prenait celle qu'on attendait de Kiart.
Ayant vécu dans une misère, je comprenais qu'il en avait été brisé et qu'il portait un fardeau de souvenirs et malgré tout en était fier. Et à mesure qu'il parlait, je le comprenais.

-Ce qu'il appréciait? Il aimait bien me taquiner sur mes poèmes. Surtout celui de l'automne. Bon, il n'était pas fameux mais il aimait bien m'écouter, si je me souviens bien, c'était celui là:
Une feuille tombe
Une goutte s'effondre
Doucement la pluie coule
Et les paysans pleurent
Sans savoir que je suis là
Que je les écoute
Et que je suis las
Car sans mes larmes
Qui seraient-ils sinon des humbles mourants?
-Est-ce tout? Je pensais qu'il était plus raffiné.

Je rajoutais un trait au sourire de Kiart alors que je modelais ses doigts, comme des lames par leur aspect effilés mais pourtant pleinement constitué.
-Il m'a un jour dis que j'étais le pire compositeur au monde. Mais que ça ne l'a jamais empêché d’apprécier ce que je faisais. Il faisait preuve de beaucoup d'indulgence à mon égard.
Peu à peu, de ces scènes courtes, j'arrivais à dessiner, à cerner et sans même que j'ai à y penser, nos paroles le façonnaient. Elles cultivaient l'étincelle, formant les prémices de la mémoire. Oui... J'étais si fier de ce moment où je conversais avec la personne que j'avais brisé et qui ne semblait pas me haïr.
Kiart, tu avais vraiment choisi cet homme car tu l'aimais ou qu'il t'aimait. L'as-tu manipulé et t'as-t-il manipulé? Ces questions restaient en suspens alors que je saisissais la futilité de la chose. Vous vous étiez trouvé et l'un comme l'autre, vous vous aimiez.

Ta statue était prête, tu étais là, assemblage de mémoires entrecroisées que nous avions pu récolter.
Tes aspirations murmurées, les lieux où tu as vécu, notre ancien mode de vie et le nouveau. Et pourtant, tant de choses manquent.
Comment pensais-tu? De quoi rêvais-tu vraiment? Quels sont les espoirs les plus secrets que tu as enfoui?
Tant de choses à travailler mais plus de matériaux. Devrions-nous abandonner ou tenter de te donner vie?
Dans ces tergiversions, c'est Aldeus qui nous octroit la possibilité.
Dans le rêve, il est devant nous. Dans la réalité, il est dans une tente où est allongé un Aulousien. Grand, épais, écailles noires, il a le corps jeune mais déjà couvert de cicatrices et une étoile de chair rose orne son abdomen. Un receptacle imparfait mais le seul que nous avons pour l'instant.
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