Le Quartiel!

- Oh Gemstone ? Prépares-toi, ça risque de te choquer un peu ; ce vieux taré s'est mis à la pâtisserie ! Fidèle à lui-même comme toujours... Son âge commence à le rattraper doucement, il ronchonne souvent de ses articulations. Maaais, à ce qu'il paraît, cette vieille canaille commence à être plutôt influant dans le milieu de la magie. Il va deux fois de l'an à Axaques donner conférence et présenter ses travaux.
Sinon rassures-toi, Thelden, souriant, donna un coup amical dans l'épaule, je ne compte pas plus que toi payer cette bière ! Quand aux raisons de ma présence ici... Thelden se pencha un peu vers Athos, et parla plus doucement. C'est plus ou moins lié à une mission, oui. J'aimerai t'en reparler plus tard, dans un endroit plus... discret. Thelden reprit de plus vive voix. Mais c'est surtout l'occasion pour nous autres de donner libre cours à cet esprit de compétition, et de nous faire mieux connaître dans la région. C'est important la pub, pour un ordre mercenaire, après tout.

La première chose que Catia fit en arrivant dans la grande salle fut, au même titre que Jack, d'aller déposer son inscription en bonne et due forme. En voyant tous ces participants, elle se sentait de plus en plus emballée par ce tournoi et sa motivation allait en croissant. Elle comptait bien faire le meilleur score possible pour impressioner son maitre à son retour. Son excitation devenait telle qu'elle en venait presque à oublier ce pourquoi ils étaient là à la base mais en voyant Jack, qui l'avait précédée devant le vieil homme, se glisser en direction de la Friedsang, elle se reprit. Regardant autour d'elle, elle vit les autres membres de l'équipe s'approcher de différents participants... Chacun s'afférait déjà à la collecte d'information. Soit. Elle était seule, sans son maître pour la superviser, et avec son entrain, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle allait réussir cette mission avec brio. Dévisageant l'assemblée, elle pensa. Qu'aurait fait Penguin à sa place? Quelque chose d'inattendu, d'osé, de grandiose. Comme lorsqu'il abbatit un monstrueux Zigarne en sautant de son cheval... Il ne lui fallut qu'une poignée de secondes pour jeter son dévolu sur... Le massif chevalier noir. Le favori. Il était accompagné d'un noble lumieux et d'un chevalier aux cheveux longs. Elle s'approcha d'eux et leur adressa la parole, respectueusement, mais enjouée.

-Salutations ! Je me nomme Catia Vehersin, jeune chevalière nurenuilienne, et je ne pouvais pas m'empêcher de me demander... Quelles sont vos raisons de participer à ce tournoi ?

Cela lui semblait une bonne entrée en matière.

Reynsla alla comme tous les autres confirmer son inscription.Celle-ci renseigna son nom naturel et pas d'emprunt car celui-ci n'existait pas réellement.
-Quel sentiment étrange....Redevenir elle après tout ce temps...Reynsla se sent si...éloignée d'elle-même...
Avec son port altier ,celle-ci se dirigea ensuite vers Carolina,semblant se ficher des quand dira t-on ou des fadaises que pouvaient inventer des misogynes jaloux.
-Bonjour toi;Reynsla aimerait savoir ton nom fit-elle avec un ton doux,candide même.

-Narvie, vieille canaille ! S'écria Orvid. Si je m'attendais à te voir ici. Et on a toujours de quoi boire à ce que je vois !
Riant, il accepta avec plaisir la boisson offerte, autant que le firent Loic Loric et Franz.
-Heureux de voir que d'autres peuvent prendre les jeux à la rigolade, fit remarquer joyeusement le roux devant la cordialité du nouvel arrivant. Y'en a qui m'hallucinent ! Regarde Sun, on dirait qu'il met tout son avenir en jeu dans les combats. C'bien un bérilien ça…
-Ca oui, mais au final seul l'avenir nous dira les vainqueurs.
Un sourire fendit la face d'Orvid, révélant une incisive d'or qui jetait des reflets à chaque fois qu'il ouvrait la bouche.
-N'empêche, si je l'emporte, c'est certain je prends ma retraite.
Carolina elle, repoussa d'une main la boisson proposée.
-Je ne bois pas, fit elle, son attention semblant totalement captée ailleurs.
-Pfff, siffla presque Loic en prenant sa bouteille à deux mains pour commencer à la boire d'une traite. Et ca ne semblait pas plus l'affecter que ça.
-Roh, faut croquer la vie à pleine dents ma petite dame… Dit Franz Mais dans tout les cas, je sens que ce Quartiel sera amusant. Tout ce que j'espère c'est qu'il n'y aura pas de match truqués, je garde toujours l'oeil ouvert… D'ailleurs, Narvie, c'est ça ? Tu sais qui c'est le grand type là ?…
Il voulu indiquer Jack de sa bouteille mais il était malheureusement hors de vue.
Je sais qu'on ne juge pas à la couverture, mais il m'a l'air de n'avoir rien à faire ici. Quelqu'un le connaît ?
Orvid haussa des épaules, Loic répondit que non, Carolina n'avait pas entendu.
 Par la suite, Reysnla aborda Carolina, la tirant de ses pensées. Elle observa de la tête aux pieds l'étrange femme, surprise.
-Carolina K… Commença t-elle avant de se reprendre. Carolina.

La tavernière pencha un peu la tête sur le côté d'un air interrogatif, avant de plisser des yeux.[/i]
-Ne faites pas genre, j'vous ai vu arriver et vous flippez autant que moi. Les détails ça m'échappe pas, à moi.
La commerçante croisa les bras en tapotant le sol du pied. Son armure était un plutôt bel ouvrage pour son statut social, tout comme son arme qui était une épée bâtarde gravée.
M'enfin bon, vous savez je sais bien que je gagnerais pas de toute façon. Et si je tombe contre Sieur Reizhan, j'abandonne de suite… Vous devriez faire de même. Et puisque que vous voulez parler, autant donner un autre conseil…
Elle pointa du doigt le bérilien qui était assit dans un coin, toujours silencieux.
-Evitez ce bridé, Jiang Shi. C'est peut-être mieux de renoncer à le combattre aussi si vous n'êtes pas confiant, il serait bien capable de tuer ses adversaires. Et c'est pour ça que je panique, car j'ai une chance sur 32 de me retrouver contre ce type. Sieur Reizhan, lui au moins, je le connais… Mais l'étranger je ne sais pas ce qu'il pourrait faire.
M'enfin bon… Pourquoi vous êtes là, aussi ?…


-J'imagine bien que ça peut-être une solution pour faire entendre le nom de la guilde, fit Athos. D'ailleurs j'ai un peu entendu parler des Gardiens de Fer, il y avait l'un d'entre eux à Cromwill un peu avant ma venue, à ce que j'ai entendu dire… Mais j'imagine que vous n'êtes pas forcément mis au courant de tout. Quand à votre mission, nous en parlerons le temps voulu.
Athos émit un léger soupir nostalgique en jetant un œil alentour.
Le monde a bien changé depuis la fin d'Arzteingard, je trouve… Ah, j'oubliais totalement ma sœur. Tu as vu Sophitia dernièrement ? Elle va bien ? En plus, mon père et mon frère s'inquiètent, alors si je peux dire quelque chose de vrai qui les rassurera…


Kartsa Friedsang décroisa les bras, gardant les mains proches de sa ceinture où se trouvaient ses armes. Elle avait entendu Jack approcher, mais était intriguée par la raison de son action, d'où sa méfiance apparente. Il y avait meilleurs escrimeurs dans l'assemblée, mais si il s'agissait de se cacher d'elle, c'était une autre histoire.
-Qui êtes vous et à quoi jouez vous ?… Fit elle, fronçant ses sourcils, nullement réjouie d'être dérangée dans son observation.

Du côté de Catia ensuite… Son entrée en matière avait tout d'abord provoquée un immense éclat de rire chez Bernard Reizhan, suivie d'un soupir de Hast Vantusius qui posa la main sur son front. Le grand personnage fit entendre sa voix forte.
-Entendez vous donc ? Au nom de Briev, la stupidité de cette interrogation !…
-Désolé mademoiselle, réagit Erwan Knighton, vous devriez nous laisser…
-Attends. Laisse moi donc bavarder avec cette demoiselle. Il me faut mettre les choses au clair.
-Bien monsieur, obéit le chevalier en reculant tandis que Bernard fit quelques pas pour se dresser devant Catia. Il baissa le menton pour ajuster sa grande taille à son niveau.
-Observer des femmes se battre en ce lieu est ignominieux, et personne ne me convaincra du contraire ! L'Arène est un monde d'homme, et les bassesses des armes ne sont pas pour le sexe faible. Petite, rentre chez toi. Vaincre des damoiselles ne m'apporte aucune satisfaction, mais si tu as le malheur de devoir m'affronter et la stupidité de ne pas renoncer, alors je te noierais dans ton propre sang !
Et il esquissa un léger sourire sous sa moustache avant de tourner le dos à nouveau.
-Désolé… Fit Hast. Il est un peu rustre et… Eh bien c'est un Reizhan. Pour répondre à votre question, il représente juste sa famille comme je le fais… Sauf que moi, j'ai été désigné. Lui il se bat pour le plaisir un peu comme le faisait son père… C'est un homme assez violent.
-Je t'entends Hast, dit Bernard, toujours le dos tourné.
-Pardon…
-Non non, merci du compliment ! S'esclaffa t-il.
-Voyez vous même, fit Hast, l'air totalement dépité. Et si je tombe contre ce monstre je ne pourrais pas abandonner, l'honneur Vantusius en pâtirait. Enfin, je ne suis pas là pour vous embêter avec mes problèmes…
-Sieur Hast, intervint Erwan, vous devez vous endurcir… Et ne montrez pas vos faiblesses devant une inconnue.
-Je sais… Je sais.[/i]

-Je suis peut-être une Friedsang mais je suis aussi une noble, fit Kartsa de son habituel ton rigide. Il n'y a rien de surprenant à ce que je participe à cette compétition. Enfin, je sais que le fait que je sois une femme étonne ici, mais les cheveux blancs compensent largement cela.
Dans tout les cas, quand bien même j'aurais une raison secrète de participer au tournoi, je ne vois pas pourquoi je vous la dirait. Vous me semblez être un assassin assez expérimenté, et cela ne m'inspire pas confiance pour un sous. Et avant que vous ne vous posiez de questions: je ne recherche aucun vampire ici, alors n'allez pas déclencher un vent de panique. Les combats seront de jours et à Cromwill la plupart des vampires auraient la durée de vie d'un mage à bérilion, alors dites vous que je suis plutôt en congé.

A mesure que ce qu'elle voyait comme une boue immonde s'écoulait de la bouche béante du Reizhan, Catia sentit le sang lui monter à la tête et ses joues s'échauffer. Elle resta statique, le souffle coupé et le torse gonflé par la colère alors que le géant lui tournait le dos. Il lui fallut un instant pour se reprendre.

-Vous. Etes. ODIEUX, hurla-t-elle en direction du chevalier noir. Comment osez-vous vous prétendre chevalier? Vous n'avez en aucun cas la prestance nécessaire pour porter un tel titre ! C'est votre présence ici qui est ignominieuse !
Les doigts de la jeune chevalière se crispaient contre sa volonté, comme cherchant le manche de son arme, qu'elle n'avait pourtant pas sur elle sur le moment.
Si j'avais Karla, je vous forcerais à ravaler vos paroles en enfoncant sa pointe dans votre gueule béante !

Elle bouillonait littéralement, et s'il avait fait plus frais, on aurait pu voir de la vapeur se dégager du haut de son crane. Il n'avait fallut que quelques secondes à cet homme pour la mettre hors de ses gonds. Elle poussa un grognement, salua les deux autres avec n ton qui, contrastant avec son état de rage, parut infiniment respectueux (espécialement pour Hast), et se dirigea immédiatement vers la sortie de la Grande Salle. Elle ressentait l'envie pressante de serrer Karla entre ses mains.

-Bien sur, fit Christiano en souriant. C'est un plaisir de voir des participants exotiques, bien que cela ne plaise pas à tout les cromwillois.  Vous me paraissez être un solide gaillard, vous pourriez aller loin dans la compétition. Je serais ravi de répondre à vos questions. Néanmoins ne vous faites pas de soucis, on expliquera les règles avant le tirage. Tiens, en parlant de cela...
Un homme avait rejoint le vieux à lunettes et semblait regarder les billets un à un. Dans un grand costume noir, il était lui aussi d'un âge avancé, bien que se tenant droit comme un I, une main dans le dos. Il avait d'épais sourcils broussailleux ainsi qu'une barbe assez longue pour masquer toute la face de son cou, décolorée bien entendu par le temps.
-Voilà Adolf Herméneute, fit Christiano en l'indiquant, le Chevalier Herméneute pour être précis, même si il n'a jamais été un homme d'arme. Il seconde Paris Aspida pour l'organisation du tournoi, et s'occupe du tirage. Si il est là c'est que cela pas tarder.
-Il manque un participant, fit remarquer Dario Estéfiel assit non loin, entre deux quartiers d'oranges. Enfin, c'est classique, les retardataires. Ils vont attendre un peu avant de commencer.
-Certains se défilent, il se peut qu'il ne vienne jamais. Qu'importe, je peux vous aider à savoir quelque chose, monsieur?...


Pendant ce même temps, Bernard Reizhan avait, suite à la réaction de la jeune femme, gratta le coin de sa joue avec un air dépité.
-Et voilà... Quand bien même ce serait un homme on ne pourrait rien en faire. Savoir tenir la provocation est une base, dit il.
-C'était tout de même d'une gratuité... Souffla Hast. Je ne te félicite pas.
-La galanterie ne sert à rien dans une arène. Les charmes non plus d'ailleurs. Un gamin n'a aucune leçon à me donner. En revanche, moi, j'en aurais à TE donner.
-Sacrebleu... Dire que mon père sera dans les tribunes...  

- Sophitia ? Oh, je ne la connais pas trop, mais je l'ai croisée il y a vingt jours au château. Elle me semblait tout aussi joviale que d'habitude, mais surtout elle avait un bon appétit. Et, tu sais, moi, je sais de suite si quelqu'un va bien en regardant sa façon de manger... S'il fait semblant, ou si tout roule, s'il est dans l'stress, ou dans la panique.

Bon. Je vais voir d'autres participants pour tâter le terrain. A moins que tu veuilles me joindre, je vais te laisser... Thelden jeta un petit coup d'oeil vers Lily, à tes petits problèmes.

Thelden se rendit préalablement donner son ticket pour valider sa participation. Ca serait con d'oublier. Il alla ensuite à la table des trois scarraths. Ceux-ci finirent par cesser de parler, et lui jetèrent un regard interrogatif. Au moment où il eut leur attention, il leur demanda :
- Mais que voilà des voyageurs venant de loin ma foi, puis-je demander vos noms ? Et j'aimerai également savoir ce qui vous motive à venir de siiiii loin, parce que Scarrath-Haynaillia, même si les frontières fédérales sont ouvertes, c'est quand même vachement long !

-De quoi te mêle tu? Fit Badiya, l'air agressif en se levant de sa chaise.
-Du calme, fit Mounir, nous sommes étrangers à Cromwill et cet homme souhaite juste faire connaissance.
Badiya se rassit en silence.
-La raison est assez simple, commença Mounir d'un air assuré en posant un coude sur la table. Je suis Mounir, un Scarrath qui cultive l'art du combat de mon pays. Ces deux là sont mes apprentis et amis. Elle s'appelle Badiya Anane, et lui Saqr Anane. Ils sont frères et soeurs d'adoptions, non maris et femmes, histoire d'éviter toute confusion... Enfin, je suis venu pour voir des haynailiens se battre, je suis curieux... Et j'ai forcé ces deux là à me joindre.
La scarrath blonde fixait Mounir avec un regard contrarié, semblant se retenir de dire quelque chose. Saqr restait silencieux, croisant les bras.

-Eh bien d'habitude, la récompense est annoncée une année en avance, pour attirer le plus de monde, expliqua Christiano. Seulement, aujourd'hui encore, nous ne connaissons pas sa nature. Certains ont même pensé qu'ils n'avaient rien trouvé d'assez unique ce cycle. Personnellement, la récompense m'importe peu...  Mais certains suspectent qu'il s'agit d'un objet très spécial.
-Hey, grand gaillard, fit Dario Estéfiel, toujours assit. Tu es tombé à la bonne table...
Le Waien richement vêtu leva le visage vers Jack, un grand sourire aux lèvres.
-Question: combien payerais tu pour une info sur le gros lot?
Les Plazzo, suite à cette phrase, ne purent retenir une légère expression de surprise, interloqués.

-Mon grand, je ne suis venu que pour cette récompense, tu te doutes bien que si je n'avais aucune idée de sa nature je ne serais pas ici... Fit le Waien en faisant légèrement basculer sa chaise en arrière. Je suis l'un des rares qui te céderais l'info parmi ceux qui savent... Pour, disons, 20 aiglons d'argent? De quoi payer mes cinq jours ici.
Il semblait plutôt confiant et décontracté, tenant dans sa main un petit gobelet de vin qu'il avait lentement savouré depuis son arrivée.

Pendant ce temps, le dernier combattant, ou ce qui semblait l'être, entra enfin dans le grand hall. C'était une personne assez grande mais fine, qui s'était couverte d'une cape grossière. Cependant il était en vérité aisé de voir que c'était une femme. En progressant dans la salle, elle retira le capuchon de son attirail… Cette personne n'était nullement étrangère au groupe de mercenaires, puisqu'il s'agissait de Cornelia ! Elle avait abandonné ses habits de servante pour se vêtir d'habits plus masculins mais aussi plus appropriés à la joute qu'une robe, et avait attaché ses cheveux noirs à  l'aide d'un ruban, reliés, ils tombaient sur sa nuque, lui donnant également un air plus masculin. Mais son élégance elle, n'avait nullement dépérit.
Elle ne salua pas les clipsiens, les regarda à peine, semblant avoir déjà quelque chose en tête. Son regard qui avait scruté toute la salle finit par s'arrêter. Il y avait quelque chose de différent dans son regard. Une flamme brûlait dans ses yeux de glace.
Les autres combattants furent pour la plupart interloqués par cette nouvelle présence, certains se réjouissant juste de pouvoir bientôt voir le tirage alors qu'elle se dirigeait en silence vers le guichet, lançant son regard dans une direction particulière de temps à autres.
-Et encore une. Ce n'est pas vrai… Ne put s'empêcher de râler Bernard Reizhan en haussant les épaules de dépit. Cornelia n'y fit pas attention, car son attention était trop concentrée.

La jeune femme aux cheveux noirs s'approcha à pas lents, la tête toujours haute, de l'endroit où se trouvaient Athos et la femme qui le harcelait. Cette dernière continuait de parler au chevalier comme si de rien n'était.
-… Lily ! Fit elle, une pointe retenue de rage dans la voix. Je te reconnaîtrais entre  mille…
Et Lily l'ignora, à la place, elle s'approcha soudainement d'Athos en entourant son cou de ses bras avant de se balancer brutalement pour forcer le pauvre chevalier à la tenir dans ses bras pour ne pas chuter avec elle…
-Mais enfin… Etes vous folle ?…
-Quoi donc ? Un homme de votre gabarit devrait me soulever sans soucis…
-Si brutalement, quand vous portez une armure ? Et là n'est pas le problème...
-Préfériez vous que je ne porte rien ?… Dit elle, aguicheuse.
-Lily ! Dit encore une fois Cornelia en se rapprochant pour être en face d'eux. Cette fois, la rage dans sa voix forte ne put être contenue et retentit dans tout le hall. Cette fois, Lily réagit en perdant son sourire, silencieuse un moment avant de lâcher enfin Athos, l'air légèrement agacé mais restant parfaitement calme.
-Sacrebleu… Soupira Lily en enroulant une mèche de cheveux autour de ses doigts. Que fais tu ici Cornelia ?
-La question ne se pose pas… Je suis venue car TU es venue… C'est à toi de me dire ce que tu manigance à Cromwill !… Je ne pourrais me retenir de tirer l'épée indéfiniment…

Athos était un peu déstabilisé par la situation, mais reprit son calme. Pour l'instant, il décida de ne pas intervenir et d'observer ce qu'il se passerait… Si il y avait un risque de conflit, il pourrait bondir pour empêcher un désastre.

Attrapant les deux pièces, Dario esquissa un léger sourire satisfait.
-Parfait, là on peut parler.
Il se racla la gorge. Les deux frères, intrigués, se tinrent à l'écoute malgré l'intervention du dernier participant.
-Vois tu, je suis un collectionneur de gemmes, et la récompense en est une. Mais pas des moindre, tu t'en doutes… Si tu as quelques rudiments d'enchantement tu saura que les joyaux sont de bons réceptacles pour les sortilèges. La matière importe, mais aussi la manière dont est raffinée la pierre… Il faut prendre en compte une quantité astronomique de facteurs, et il y aura toujours des défauts qui mènerons à des pertes en magie peu importe la qualité du matériaux et de l'enchanteur… Cette pierre, qui sera peut-être enfin nommée demain, est ce qui s'approche le plus de la perfection.
Enfin… Je ne l'ai jamais vue, cependant j'en serais certain quand elle nous sera présentée. Ce qui m'intrigue, c'est qui a créé l'objet.
Dans tout les cas, c'est certainement un joli bijou qui peut se revendre une fortune. Et je suis certain qu'un mage y trouverait un intérêt certain… Malheureusement je ne suis pas au courant des détails.

-Eh bien… Réfléchit Orvid en se grattant le haut du crâne. Je n'ai pas parlé à tant de monde. J'ai essayé de causer un peu avec la chasseuse de vampire là, mais elle m'a méprisé comme jamais et prié de débarrasser le plancher, alors bon… Mais je la soupçonne de savoir ce qu'elle veut. Un Friedsang n'agit pas pour le plaisir. Ensuite y'a le bérilien flippant assit là bas… Soit il est venu pour tuer, soit il mijote quelque chose. La présence du prêtre Ananké m'interroge aussi. Les prêtres de guerre existent mais participer à un tournoi, ça me surprend. Enfin, il est bien réputé dans le coin, il a peut être de bonnes raisons d'agir.

-Désolée de vous décevoir mais je suis bien pauvre en renseignements… Fit remarquer la tavernière. Mais si cela peut vous aider, saviez vous que Paul Ananké est un bon ami du Baron Despiza ? Cet aristocrate Tarisais sera spectateur de la compétition, et je crois qu'il a un certain intérêt pour les trésors… Peut-être que Paul combat en son nom ? Enfin, je n'en sais trop rien. Ce prêtre est un bien étrange personnage, on dirait un saint.
Oh, les trois Scarrath ont dormit la dernière semaine dans mon auberge. Ils sont plus sympathiques qu'ils n'en ont l'air, mais surtout…
Elle esquissa alors un sourire de requin, un beau sourire de marchant.
Cet homme voilé, Mounir, est riche. Je parierais qu'il connaît un ou deux princes marchands par chez lui...


Du côté d'Athos…
-Cornelia… Tu es devenue grande ! S'exclama presque innocemment Lily. Comparée à toi je n'ai quasiment pas grandie, j'en serais presque jalouse.
-Crois tu donc que j'ai oublié ce qu'il s'est passé ?… Cesse de me parler comme si nous étions amies !
-Pourtant nous l'étions.
-Tes mensonges me donnent un haut le coeur…
Cornelia, la main sur la garde d'une rapière commune à sa ceinture, tâcha de reprendre son calme, bien que la haine étincelait toujours dans ses yeux azurés.
-Je ne me vengerais pas ici Lily, bien que t'égorger vive ne me dérangerais pas. Les lois du tournoi me l'interdiraient, cependant sache que je ne te perdrais pas de vue.
-Allons, allons… Fit elle en levant les deux paumes. Je suis venue ici pour les jeux…
Son regard glissa vers certaines personnes, notamment Orvid, avant d'esquisser un léger sourire.
-Bien que je nie pas qu'une fois cela terminé… Un peu d'ordre ne serait pas de refus.
-Tu ne feras rien. Pas en ma présence.
-Bien, matrone… Dit elle avec ironie. Je sens l'ambiance légèrement tendue. Vu que tu as donné ton billet je n'ai aucune raison de rester ici.
-Tu ne veux pas savoir qui sera ton adversaire ?
-A quoi bon ? Je vaincrais de toute façon. Allez, mes hommages.
-Non ! Tu ne partiras pas, j'ai des questions à te poser !
Lily ne l'écouta pas et se dirigea naturellement vers la sortie.
-Arrête toi maintenant ! Répéta Cornelia, dégainant son arme de manière instinctive. Athos s'approcha et posa sa main sur son bras armé pour l'interrompre… La jeune femme se ressaisit et rengaina l'épée. Lily s'éloignait toujours avec flegme, elle ne se retourna qu'à un moment pour regarder Athos.
-A la revoyure, beau chevalier, fit elle dans un clin d'oeil.
Elle quitta alors le Hall. Cela ne posait aucun problème, tant que tout les billets étaient rendus le tirage pouvait commencer, mais ignorer ses futurs adversaires était la preuve d'un sacré culot.

-Messieurs, mesdames, annonça à voix haute le chevalier Herméneute. Nous allons commencer le tirage.
La plupart des combattants se déplacèrent alors vers le guichet, derrière lequel était placé un grand tableau. Le vieux secrétaire sortit une craie, s'apprêtant à marquer les combats demains.
-Bien, dit Adolf avant de se racler la gorge et de s'avancer. Avant tout, un bref rappel des règles. Vous vous affronterez dans l'arène, et en sortir compte pour un abandon. Prenez les portes ou escaladez les murs des tribunes, et vous êtes disqualifiés d'office. Pas de projectiles, pas de magie, pas de substances, etc. Les Armes seront vérifiées quand vous entrerez l'arène, un refus de montrer votre arme vous disqualifie. Les combats se stoppent quand un participant renonce en l'annonçant ou en tapant le sol de sa main, ou quand monseigneur Aspida décidera que le combat doit s'achever.
Toute tentative d'achever l'adversaire après que le maître du tournoi ait décidé de stopper le combat mène à une disqualification immédiate.
Il jeta un regard dur et insistant vers Bernard Reizhan en disant cela.
Est-ce bien clair ?
Le chevalier noir lança un large sourire en croisant les bras. Adolf reprit.
Les combats se dérouleront sur quatre jours. Les seize premiers combats auront lieu demain, huit le matin, huit l'après midi. Les Quart de finale le deuxième jour, la demi finale le troisième, et la final le quatrième, tout simplement. Les épreuves de demains commencerons à huit heure, un retard ne sera pas toléré. Si vous manquez à votre combat vous ne serez plus jamais autorisés à pénétrer dans le hall des combattants ni à participer à nouveau, telle est la loi du Quartiel. Vous pouvez en revanche annoncer votre abandon avant le combat même… Mais ce ne serait guère sportif.
Enfin, je sais que beaucoup s'inquiètent du prix final. Il sera bel et bien présent, accompagné de deux centaines d'aiglons d'or. Pour le demi finaliste, une centaine d'aiglons sera offerte pour être arrivé jusque là.
Cependant, je ne peux rien dire sur ce fameux prix. Si ce n'est qu'il vaut bien plus que la maigre somme qui l'accompagne.
« Maigre somme ». Ces mots firent grincer des dents les moins riches de l'assemblée, mais il était vrai que le Quartiel avait connu plus grand que deux centaines d'aiglons.
-Nous allons donc commencer le tirage, je sais que vous êtes impatients. Je suis disposé à répondre à certaines de vos questions avant cela cependant...

- J'en ai bien une ! En quelle mesure l'état d'ébriété est toléré pour les combats ? lança Thelden, d'un air moqueur, tentant d'attirer la sympathie et/ou le ridicule, des situations particulières qui donneront un angle de vue... particulier ? Espérons-le.

La remarque de Thelden en fit rire quelques un dans l'assemblée, mais aucune ride sur le visage d'Adolf Hémerneute ne bougea.
-Voir un ivre se battre est un bien pitoyable spectacle. J'en profite donc pour ajouter que toute drogue ou substance inhibante est bien entendue proscrite.
A présent que nous en avons fini pour la question… Commençons.

Adolf s'approcha d'une caisse en bois que son assistant avait disposée sur le guichet, et retroussa sa manche.
-Je tirerais ici des papiers ou vos noms sont inscrits, vous garantissant que le tirage n'est pas truqué… Commençons donc avec les affrontements de demain matin.
Il tira donc un papier de la caisse, puis un deuxième.
-Le premier combat, Orvid contre… Jiang Shi.
Un petit « et merde » du nurenuilien se fit entendre alors que la première branche du Quartiel se traçait à la craie sur le tableau.
-Le deuxième… Jack contre Loic Loric.
Le troisième, Joseph Plazzo contre le Chevalier Azuré.
Le quatrième, Badiya Anane contre Christiano Plazzo.
Le cinquième, Thelden Terrender contre Quirielo.
Le sixième, Osia Onan contre Juda Cheverrell.
Le septième, Kartsa Friedsang contre Milo Aspida.
Le huitième, Dario Estéfiel contre Saqr Anane.

Voilà donc qui conclut les affrontements de demain matin… Passons à présent à ceux de l'après midi…

Le neuvième, Anwamanë Alatariel contre Sun le Lion.
Le dixième, Franz Dinkellmann contre Lily Aglagore.
Le onzième, Cornelia De la Colline de Glace contre Julius Agmen.
Le douzième, Narvie Durvain contre Erwan Knighton.
Le Treizième, Catia contre Amélie Monbec.
Le quatorzième, Hast Vantusius contre Paul Ananké.
Le Quinzième, Carolina contre Martin Courselin.
Et le dernier combat de la journée sera… Mounir contre Bernard Reizhan.

Le tirage était achevé et les noms de tout les combattants étaient dorénavant inscrits sur le tableau. Les combattants se mirent à cogiter, s'agiter pour certains. D'autres restaient calmes et confiants… Adolf sourit. Un bon Quartiel en perspective.
-Naturellement, toute contestation de ce tirage aléatoire sera refusée. A présent vous pouvez disposer, ce hall reste également ouvert à vous... Je dois m'en aller d'ici trente minute, si vous avez d'autres questions, faites vite.