Une carafe d'eau

Suite à cela, un combat éclata avec les bandits. Pris au dépourvu et bien qu'en surnombre, les 3 compagnons de fortune ne tardèrent pas à prendre le dessus sur eux... Jonathan, sourire en coin, put voir les deux guerriers se débarrasser sans difficulté des hors-la-loi qui lui avaient fait obstacle et l'avaient empêché d'atteindre sa destination. C'était définitivement une collaboration très fructueuse !

Quelques minutes suffirent pour que l'ensemble des bandits finissent soit mort, soit en train de prendre leurs jambes à leur cou, piaillant de terreur face à la menace du colosse Brynjar. Et le silence retomba sur la clairière.

-Bon, commença le géant blond. C'tait ces gugus qui t'emmerdaient, pépé? 'Faisaient clairement pas l'poids contre BRYNJAR !! JE SUIS INVINCIBLE !
-Tu es magnifique, mon ami. Magnifique, répondit Jonathan en tâtant nonchalamment son imposant biceps et en jetant un regard un poil méprisant à Kagi, qui s'attelait à redresser un pissenlit écrasé par la fuite des malfrats.
-Ou qu'il est le trésor, maint'nant? Dans ces tas de cailloux?

Alors que Brynjar s'élançait vers les ruines Hayguemeths, déjà échauffé par le combat et préparé à soulever des rocs pour révéler une montagne d'or, Jonathan prit une grande inspiration.

-Les ruines sont le trésor, mon bon ami.
L'homme s'interrompit immédiatement dans son élan, portant son index à sa lèvre inférieur?
-De quoi?
-Les ruines sont le trésor, Brynjar! Ce sont des reliques d'un autre âge, d'une autre époque, d'un peuple aujourd'hui éteint. Les traces d'un passé que l'on ne connaîtra jamais, au mystère vertigineux... Mais des traces qui peuvent nous permettre, ne serait-ce que d'un cheveu, de nous rapprocher de ce qu'a été ce temps déjà révolu. Une fenêtre vers le passé. Un fragment de ce qu'aucun être humain ne peut toucher, peu importe sa richesse ou sa force. Voilà le trésor, Brynjar !
-...
-Et j'espère, mon bon ami, que tu sortiras éclairé de l'expérience d'aujourd'hui !


L'histoire ne dit pas ce qu'il se passa ensuite.
Brynjar fut-il "éclairé" par la leçon de Jonathan? En retint-il une morale? Ouvrit-il son esprit à la beauté de l'endroit, où ouvrit-il le crâne de l'homme qui l'avait dupé? Ni l'un ni l'autre, peut-être. Probablement.
Mais au même moment, dans un village, à une journée d'ici, une carafe d'eau était retirée d'une tablée désormais déserte.

Fin de service.