Chevaliers de l'Eclipse
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Chroniques de Chasse

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Chroniques de Chasse - Page 2 Empty Épilogue du jeu de rôle (3/3)

Message par DALOKA Mer 5 Aoû - 23:20

Éliane

Éliane Friedsang ne pouvait pas bouger d’un pouce. Ses jambes et ses poings liés, son corps saucissonné à une chaise, la noble Friedsang avait longtemps de toute façon cessé de se débattre. Elle ne pouvait même plus hurler, bâillonnée comme elle était, encore moins voir où elle était. Éliane n’en pouvait plus, elle avait été menacée de mort à maintes reprise, tous ses subordonnés n’étaient d’ailleurs sûrement plus de ce monde, et on l’avait trimbalée comme un sac à patate sur des kilomètres peut-être. Tout ce temps, elle se demanda quand les vampires décideraient finalement d’en finir avec elle. Elle n’y crut tout d’abord pas : comment une femme de sa condition pouvait-elle finir capturée par des monstres ? Ca n’était pas son destin, pas l’ordre des choses. Elle avait voulu tant revoir sa belle maison, son cher père, même son imbécile de petit frère lui manquait comme la plus précieuses des choses.
Mais plus aucun espoir ne subsistait maintenant que Naja avait gagné. Ne pouvait-on pas l’égorger dès maintenant ? Elle voulait mourir avant qu’on ne lui ôte ce bandage, et une seule peur persistait vraiment :  que les vampires aiment jouer avec leur nourriture.
Soudainement, le silence se brisa par des pas feutrés, presque imperceptibles, et par une voix de femme tranchante comme un sabre. Celle de Naja.
– La voilà, fit-elle. Elle est encore consciente, dirait-on.
– Peut-être,
dit la voix offusquée d’une jeune fille. Mais elle pue la sueur, et l’urine. Vous auriez pu y faire attention.
– Qu’est-ce que ça peut faire ? C’est parce que vous avez l’odorat délicat peut-être ? Ce n’est pas pire que traverser Fanglen.
– Je pense à elle voyons. On ne devrait pas traiter une lumieuse comme ça, si ? Lui faire prendre un bain aurait été un minimum de décence.
– Allons bon. Je ne suis pas une nourrice, madame. On aurait dû la donner aux résistants comme je l’ai dit, elle leur serait bien plus utile et nous aurions sécurisé une faveur de plus de leur part.
– Je les ai déjà fréquentés plus de raison Naja.
– Qu’allons donc nous faire de cette gamine ? Les Friedsangs ne vont plus lancer une opération pareille avant un moment, après ce coup dur, elle ne nous est pas tant utile en tant qu’otage.
– Cela, c’est à moi de le décider n’est-ce pas ?
– Hmph. C’est vous la reine, après tout. Je vous laisse parler entre bonnes dames.


Éliane sentit, entre sa paupière et le tissu sale qui obstruait sa vue, deux doigts fins passer pour retirer l’entrave. Seule un petit chandelier éclairait la salle, pas assez pour en distinguer les détails et meubles, assez pour voir son interlocutrice en face d’elle. Une jeune femme fine aux longs cheveux blancs qui ondulaient à son passage, et à la peau de porcelaine. Elle était belle, ce fut la première chose qui traversa l’esprit d’Éliane, dans un souffle d’admiration. Même si ses habits n’avaient pas trop d’allure, elle était propre et se portait avec confiance et élégance. Puis, elle remarqua l’éclair des crocs qui brillaient dans son sourire, et ses yeux jaunes qui luisaient autant que les flammèche du chandelier. La résolution d’Éliane s’effondra comme un château de carte, et le premier son qui s’échappa de sa bouche quand on lui retira un bâillon était un sanglot. Elle pleurait à chaudes larmes, de la morve en coulait de son nez.
– Eh bien ? S’étonna la jeune femme. C’est plutôt rare que l’on réagisse ainsi en me voyant… Tu ne sais même pas qui je suis, n’est-ce pas ?
Éliane fit non de la tête.
– Je suis Kazhaar Dyra, celle que tu voulais tuer, entre autre. J’aurais compris ta réaction si tu le savais, mais là, c’est un peu exagéré…
– V-vous voulez vous venger c’est ça ? Tuez moi si vous voulez… Mais ne me mangez pas ! Tout sauf ça ! Laissez moi mourir dignement…
– Je ne vais pas te manger,
répondit Kazhaar d’un air désolé.
– Vous mentez ! C’est pour cela que vous vouliez que je sois propre, n’est-ce pas ?
– Je ne peux pas avoir faim après avoir tué tant de Friedsangs, si ?

En la voyant faire, toute sourire, cette déclaration, le sang d’Éliane se glaça d’un seul coup. Kazhaar avança sa main, non pas pour arracher son visage, mais pour essuyer gentiment les larmes qui lui coulaient aux joues, avec un air plein d’affection sincère.
– Je ne permettrai à personne de te faire du mal, je te protégerai même comme ma propre fille. Je veux que nous soyons amies après tout.
– Je ne vous crois pas ! Vous allez tenter de tous les tuer, n’est-ce pas ? Ma tante, même mon père…

Avec indifférence, Kazhaar haussa les épaules avant de s’asseoir : sa propre chevelure se tordit, vivante, pour former une sorte de siège sur lequel elle pouvait se reposer juste en face d’Éliane.
– Je ne vais pas dire beaucoup apprécier les Friedsangs : vous avez tué la majorité de mes subordonnés. Je n’ai rien perdu d’indispensable certes, mais nous ne sommes plus qu’une dizaine… Et j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Pour couronner le tout, un chien sauvage, l’un d’entre vous, a juré de me poursuivre jusqu’au bout du monde pour me tuer. Mais détruire votre famille ? C’est le cadet de mes soucis. Je n’en ai rien à faire de vous. Mon véritable objectif, c’est de défaire Refinia comme j’ai défait Draugar, et c’est de cela dont je veux parler avec toi.
– Si vous voulez juste vaincre Refinia, pourquoi ne l’avez vous pas dit plus tôt ? Si j’avais su, jamais je n’aurais fait ça, je le jure…
– Petite menteuse. Tout ce qui t’intéressais, c’est la gloire, n’est-ce pas ? Tu ne savais pas du tout mes objectifs et je ne pense pas que tu t’en souciais.
– Mais je…
– Ce n’est pas grave, je vais t’expliquer l’évidence. Déjà, et c’est peut-être une erreur de ma part, je ne vous ai jamais vus comme une menace. Ensuite, pense-tu qu’à aucun moment j’aurais pu venir vous dire « Mes salutations cher compères, je n’ai d’autres désirs que de tuer les seigneurs vampires, voudriez vous m’aider ? ». Non, bien sur que non. Pas avant vous avoir attaqué, et encore moins après. Je sais que vous avez conclu un accord avec Refinia.
– Nous n’avions pas le choix à l’époque, votre attaque a mis notre famille en disgrâce, nous ne pouvions pas faire autrement…
– Alors as tu dis à tes subordonnés comment vous avez laissé les vampires de Refinia se nourrir pendant des années ? Non, bien sur que non. C’est un secret de famille important, n’est-ce pas ? Toujours est-il que vous avez accepté cet accord uniquement car je vous ai mis en difficulté. Et je n’aurais pas pu vous demander une trêve moi aussi juste après vous avoir attaqué, tu le réalise bien… En somme, il n’existait aucun bon moment pour vous demander un semblant de collaboration. Jusqu’à maintenant.
– Alors c’est ça ?… Je suis destinée à finir en tant qu’otage ?…
– Pas nécessairement. Vois-tu, et que cela reste entre nous, je ne vois le pouvoir que comme un outil. Construire un domaine, dominer les humains, toutes ces histoires, je m’en contrefiche. Quand vous parler de défendre l’humanité et autres sottises, je ne me reconnais nullement dans votre discours. Lorsque Refinia et sa faction seront éradiqués, je retournerai à une vie plus discrète, je suis donc de toute évidence la moindre menace, tu ne trouve pas ?
– P-peut-être.

Elle ne le pensait pas. Éliane avait du mal à croire que Kazhaar n’avait aucune ambition dissimulée derrière son joli sourire.
– Et je veux que tu puisses convaincre ta jolie famille de cela. Je peux encore affronter Refinia et vous en débarrasser… Mais pas si vous vous en mêlez encore, j’en ai bien peur. Je veux que tu leur fasse comprendre que les monstres vont s’entre-tuer, entre monstres, et que les humains tout simplement devraient rester pour cette fois à leur place.
Éliane ne pouvait pas lui faire confiance, mais avait-elle le choix ? C’était ça ou mourir. Et mourir il n’en était pas question. Elle voulait pouvoir revoir sa famille, son bien aimé père, son frère simplet, son cousin Elmutt, même cette sauvage de Christel lui semblait bien sympathique. Peut-être était-ce trahir sa fierté de Friedsang, mais cela, elle n’en avait plus rien à faire.
– … Je vais vous aider, fit-elle. Je ferai tout ce que vous voudrez, laissez moi juste partir en vie, et humaine, s’il vous plaît… Je vous en supplie…
– Mais bien entendu. Tu sais, tu ne le réalise pas encore, mais nous avons quelques points communs toi et moi. Nous allons très certainement devenir amies. De très bonnes amies.

Disant cela dans son rire espiègle, elle caressa les cheveux d’Éliane, tendrement mais avec une tendresse dont-elle ne pouvait s’échapper, qui laissait suggérer toute l’étendue de la force derrière ses phalanges. Une force suffisante pour broyer cent fois son crâne. Éliane s’extasia de ce pouvoir que la Dame Vampire avait sur elle, avec terreur, avec haine, et avec jalousie. Pour cette fois, juste pour cette fois, elle devrait être de la race de ceux qui rampaient avec joie pour faire plaisir au fort. Éliane ravalerait sa fierté, pour survivre.
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