Le Quartiel!

-Je vous préviens, Narvie, ajouta Cornelia, je ne tuerais pas Lily lors du duel. Elle me doit des réponses, sans quoi jamais je ne saurais pourquoi ma mère est morte. Il est inutile de tenter de me convaincre, et si vous tentez de la tuer, je vous le ferais regretter: c'est mon adversaire.

-... Je vous en remercie, Narvie.
Après ceci, elle se retira, l'esprit plus calme. Caliburn termina la réunion de suite, se retirant inhabituellement tôt, car il avait besoin de sérieusement réfléchir aux nouvelles qu'avait apporté Kartsa.

La nuit passa donc. Catia resta alitée au Colisée, comme on le lui avait recommandé. D'ici le lendemain, elle pourrait se lever et se mouvoir sans trop problème.
Le seul combat de la matinée serait celui de Milo Aspida contre Thelden, Jack abandonnant son match en raison de sa blessure handicapante. Les abandons successifs déçurent le public, mais les prochains combats s'annonçaient prometteurs. Lors de l'après midi, Cornelia s'opposerait à Lily, et Hast à Martin.

Le combat entre Milo et Thelden débuterait donc bientôt, et l'Aspida était attablé avec son frère dans le hall des combattants, impatient de monter dans l'arène.

// Dites vous donc ce que vous faites et avez fait de la matinée.//

Catia s'était réveillée tard et avait passé le reste de la matinée en compagnie des frères Aspida, attendant simplement pour assister aux matchs de la journée, notamment celui de Cornelia contre Lily.

Le premier combat de la journée allait ainsi débuter. Milo, vêtu de sa côte de maille et protégé de brassards et jambières, était monté dans l'arène comme le fit Thelden. Son espadon sur l'épaule, l'Aspida salua avec fierté le public de sa main gauche.
-Ainsi nous y sommes, s'exclama t-il à Thelden. J'étais impatient de croiser le fer avec toi, Thelden.
Il baissa son épée et la prit dans ses deux mains fermement, face à lui.
-Je regrette mais corriger mon frère est un privilège que je ne laisserais pas facilement, dit il dans un rictus.
Quand le signal fut donné, il n'attendit pas pour passer à l'attaque. Il s'avança et, dès qu'il fut à portée, il fit un mouvement circulaire de son épée pour effectuer une attaque latérale qui visait la gauche de Thelden, tout en étant, grace à son allonge, à distance suffisante pour réagir.

- Et moi donc ! gloussa Thelden, en tirant une courte référence. Il défourailla, et attendit le signal. Il était sur ses gardes, techniquement, son arme exotique est relativement mauvaise pour bloquer les coups d'armes lourdes telles qu'un espadon. Cela signifiait qu'il fallait à tout prix se faufiler dans la garde de son adverse pour l'empêcher de profiter de son allonge.

Dès que celui-ci fut donné, Milo passa à l'attaque sans hésitation, conformément aux attentes du clipsien. Il recula vivement pour esquiver l'attaque, avant de rebondir pour frapper droit vers l'aisselle gauche de son adverse, se rapprochant dangereusement.

Le combat du matin terminé, il s'ensuivit une longue pause, où tout le monde déjeuna. Pour les quarts de finale, l'arène était encore plus remplie que les premiers jours.


Le début de l'après midi, le début de la seconde partie des quarts de finale serait annoncé. Le duel entre Lily et Cornelia, bien sur, était fortement attendu à cause des prouesses de ces dernières qui avaient su impressionner même les cromwillois chauvins.
Cornelia semblait tendue, tandis que Lily jubilait d'excitation. Des cris d'encouragement les accompagnèrent quand elles entrèrent sur le terrain, pour se retrouver finalement face à face. Lily croisa les bras en exprimant un sourire satisfait, tandis que les doigts de sa rivale s'agitaient au dessus de sa rapière.
-Nous y voilà enfin, Cornelia ! Cela fait des jours que je ne pense plus qu'au moment ou nous croisons le fer !
-Et moi de même.
-Je vois que tu es soucieuse. Rassure toi, je tiendrais ma promesse. Pour te laisser gagner, ce sera une autre paire de manche, vois tu…
Lily dégaina son épée d'un geste, qui fendit l'air.
-Si tu crois pouvoir me tuer durant ce duel pour pouvoir te taire, c'est peine perdue, dit Cornelia en dégainant également.
-Je l'ai déjà dis, je ne tiens pas à te tuer. Pas maintenant… Ma chère Cornelia, tu as dépassé toutes mes espérances. Tu es devenue une superbe combattante ! Apte à m'égaler !… Voilà pourquoi j'ai besoin de toi. Toi, Cornelia de la Colline de Glace, sera mon adversaire ultime ! Ma némésis ! Ma plus grande épreuve !
-Je n'ai aucune envie de t'entendre Lily… Finissons en.
-Ah ! Bien dit. Notre confrontation restera dans les mémoires… Deux destins, croisés par la même vengeance !

Cornelia, intriguée par cette phrase, aurait bien voulue poser une question, mais le signal de départ se lança. Elle ne devait pas se laisser perturber. Déjà, Lily fondait sur elle, et sa vitesse rivalisait avec la sienne aisément. Cornelia para le coup latéral qui venait vers sa gauche, puis esquiva l'estoc qui suivit d'un bond. Lily enchaînait les attaques sans reculer, tandis qu'elle restait sur la défensive, cherchant le moment décisif ou elle pourrait terminer le duel d'une botte. Le style de combat de Lily était pour le moins chaotique, semblant composite de plusieurs escrimes différentes, et elle changeait parfois entre deux coups la manière de tenir son épée avec aisance. Si cela semblait désordonné, elle savait ce qu'elle faisait, et il était difficile pour Cornelia de trouver une faille à cette offensive absolue. Elle se retrouvait forcée reculée, cependant n'avait pas été blessée une seule fois. Elle avait effacée sa haine pour se focaliser sur les deux lames, la moindre seconde d'hésitation la ferait perdre. Mais de plus en plus, Lily la forçait à se rapprocher des limites de l'arène, et elle serait bientôt littéralement dos au mur. Néanmoins, cette dernière finirait par se fatiguer.
Quand elle perçu une faille exploitable dans les attaques de son adversaire, Cornelia bondit sur le côté et frappa de sa lame. Malheureusement, elle ne fit que lacérer l'armure, cependant cela déstabilisa Lily et c'était l'occasion pour l'escrimeuse de reprendre l'avantage. Elle passa à l'offensive à son tour, tranchant de peu la peau de Lily par deux fois. Blessures bien mineures, car elle se mouvait trop rapidement et esquivait ces attaques. Par ces esquives, elle arriva à proximité de Cornelia, et, tout en donnant un coup d'épée dans la rapière de cette dernière pour l'éloigner, la repoussa encore en arrière d'un coup d'épaule, puis donna un coup de taille qui fut paré.
Cornelia était maintenant bien trop près du mur, il lui fallait absolument reprendre l'avantage. Mais Lily ne la laisserait pas se dégager. Cornelia tenta une charge audacieuse accompagnée d'un estoc, restant tout de même sur ses gardes, dans l'unique but d'intimider Lily afin qu'elle recule. Mais quand elle esquiva, au lieu de reculer, elle avança pour porter un coup de taille que Cornelia évita aisément, puis passer dans son dos. L'escrimeuse fit volte face, puis releva sa garde. Néanmoins elle ne s'attendait pas à ce que Lily lui réservait. Dans sa charge, elle avait couru un instant de manière assez spectaculaire sur le mur pour se projeter dans les airs et fondre ainsi sur son adversaire qui, surprise, ne put que lever l'épée en voyant le coup arriver. Mais suite à son saut, elle adressa un violent coup de pied au dessus du torse de Cornelia, la mettant à terre, pour ensuite l'écraser au sol. Cornelia, Lily au dessus d'elle, avait la pointe courbe de l'épée de son ennemie sous la gorge.
-J'ai donc gagné ! S'exclama t-elle, satisfaite.
La fière ne l'entendit pas de cette oreille. Elle saisit de sa main gantée de cuir l'espace d'un instant la lame de Lily, puis, exploitant le fait qu'elle était plus lourde qu'elle, la renversa. Leur positions s'étaient inversées.
-Je ne crois pas ! Fit-elle.
Malheureusement, elle était aussi têtue qu'elle. Lily saisit le bras armé de Cornelia, se débattant comme une lionne, puis donna un violent coup de boule dans le haut du torse de son adversaire ou elle avait déjà frappé. Cornelia poussa un cri de douleur aigu et cela laissa le temps à Lily de se relever et de s'écarter.
-On dirait que cela pourrait ne jamais finir ! Rit la blonde, haletante.
-Il nous faut pourtant une vainqueur, fit la femme aux cheveux noir, une main douloureuse au dessus de la poitrine, haletante également.
-Voilà ce que je te propose Cornelia : achevons le duel en beauté ! Nous somme de force égale, et nous chargerons une seule et dernière fois. Plus de tours, plus de recul ! Celle qui saignera la première admettra sa défaite.
-Cela me convient parfaitement.

Les deux femmes se mirent en garde, chacune fixant l'autre avec un regard d'acier. Presque en même temps, elles s'avancèrent comme des flèches. Cornelia tenait sa rapière prête à exécuter un estoc, tandis que Lily, de la même lame, était prête à trancher l'air. Aucune des deux n'était sur la défensive… Quand elles se confrontèrent, cela ne dura qu'un éclair. Un filet de sang coula du bas de la joue de Lily. Un autre s'échappa de l'oreille de Cornelia. Les deux étaient dos à dos, et, le regard résigné, ne se regardaient pas.

-J'abandonne, fit chacune d'elle, lâchant son arme. Surprise, elle se retournèrent. Le public se montra immensément silencieux… Puis applaudit. Les deux femmes se fixèrent avec un agacement partagé… Puis Lily osa tendre une main. Cornelia la fixa, puis la saisit. Après cela, chacune se retourna de son côté, prenant leurs armes, puis se retirant sous l'ovation. Lily exprima un léger sourire ironique, et Cornelia, le visage fermé, soupira légèrement.

C'était un match nul.

-Elles ont abandonnées toutes les deux, expliqua Milo. Et en même temps. C'est assez rare, pour ne pas dire jamais vu… Je suppose qu'elles sont toutes les deux éliminées. De toute façon, c'est pour elles la plus grande confrontation, j'imagine.


Alors que le prochain affrontement se préparait, Lily et Cornelia s'étaient retrouvées sur le balcon. Néanmoins, bien entendu, elles se retirèrent par la suite, sous la demande de Cornelia, dans le hall des combattants, vide lors des combats.
-J'ai remplie toutes tes conditions, et je t'ai affrontée, fit elle, la main sur le pommeau de l'épée. Maintenant respecte ta promesse.
Dans un léger rire chantant un peu moqueur, Lily s'assit sur un des tabourets de la salle.
-Le temps ne presse pas.
-Pourquoi as tu tué ma mère ?
-Tu veux savoir pourquoi, ou comprendre pourquoi ?
-… Fais donc comme tu veux. Tant que tu ne dis que la vérité, et rien que la vérité.
-Dans ce cas, va pour la version longue…
Lily croisa les bras, s'adossant contre la table de bois derrière elle. Cornelia restait debout, et elles se fixèrent un court moment, avant que la traîtresse ne décide finalement de commencer.
-Il y a des tas de choses que je ne t'ai pas dis sur moi, pas vrai ? Si tu veux réellement saisir pourquoi j'ai fait cela… Il va falloir que je te dise qui je suis. Que je raconte tout depuis le début.
Alors, prête à entendre la triste histoire d'Aglagore Lily ?

Pendant ce temps, dans l'arène, Hast descendit. De mauvaise humeur, il semblait néanmoins sur de sa victoire. Il enfila son casque, et comme il l'avait fait hier, attendit stoiquement le début du combat.

// Si certains veulent que leurs personnages écoutent l'histoire discrètement pour les mettre au courant de ces faits, c'est sans problème. En tout cas le prochain post risque d'être assez long.//

Narvie toujours aussi intrigué par les deux femmes, entrepris de les suivre discrètement et d'écouté aux portes en se planquant de son mieux comme quand il était encore un voleur des rues, et jusqu'alors on ne l'avait jamais pris.

Martin quand a lui, salua son adversaire respectueusement.
-c'est un honneur de pouvoir combattre un Ventusius. faisons un beau combat sieur Hast. dit il avant de se mettre en position. au vu de se qu'il s'était passer deux jours plus tôt, le sortilège mettrait juste un peu de temps a se mettre en place et affaibli l'adversaire progressivement. bien qu’attristé de devoir combattre un noble de façon si lâche Martin se concentrerait sur l'esquive, ses bras étant bien plus faibles et moins entraîné que ceux d'hast la pur parade serait inefficace. il va falloir temporiser.

Hast resta silencieux, et saisit son épée dans ses deux mains. Quand le début du combat fut annoncé, il resta en garde, semblant plus observer son adversaire qu'autre chose.


-Mon père se nommait Aglagore Wace, commença Lily. Autrefois connu sous le nom de Wace d'Arzteingard… A l'époque où Reiilca volait encore dans le ciel, il faisait partie de ces vaillants chevaliers, jusqu'au jour où le destin voulu qu'il tomba amoureux de Pélile Dinalon, et décide d'abandonner sa vie de justicier pour fonder une famille.
Je fus leur première et unique enfant, et je naquis à Decan, ou ils s'installèrent. Mais, quand j'avais à peine un an, ma mère mourut. Elle fut une des victimes d'une affaire de meurtres en série qui sévissait à Haynailia… Et mon père dû m'éduquer seul.
Mon père n'a jamais été un bon parent, je l'ai toujours connu comme un homme irritable et frustré. Sans doute car la mort de sa femme l'avait détruit. Mais, malgré cela, je l'admirais. Jamais je ne me lassais de ses histoires. Il était un héros pour moi… Souvent, ayant fini un de ses récits, il me disait « La justice doit exister. ». En grandissant, j'observai que ce n'était pas un fait, mais le souhait d'un homme à la voix cassée. Mon père ne travaillait plus, et nous partîmes à scarrath pour profiter d'un héritage de ce dernier. Mais il le liquida vite en boissons. Rien ne se passait. Il restait à la maison, à manger et à boire, et moi… Je courrais dehors, m'imaginant sur un cheval. Je n'avais rien d'autre à faire. Je voulais vite devenir adulte et vivre mes propres aventures, mais l'idée d'abandonner mon père ne me convenait pas. Je voulais qu'il redevienne un héros… Mais bien sur, je n'avais aucun moyen de le changer, ni de le comprendre.
Nous devenions de plus en plus pauvres, et il multipliait des fréquentations étranges. Je compris qu'il s'était couvert de dettes. Mais il passait ses journées à pleurer en se lamentant… Je ne le supportais pas, bien sur. Mon père était devenu une coquille vide, n'ayant rien à voir avec celui que j'admirais. Mais c'était mon père. J'étais prête à tout pour lui.
Nous n'avions plus rien à manger… Mon père se mit enfin à chercher du travail en ville, et moi, j'allai mendier. Bien sur, nos dettes étaient trop grosses, alors ça ne suffisait pas. Je voulais que mon père sorte une épée et tranche les requins qui nous harcelaient en deux, mais bien sur, les choses n'étaient pas aussi simples.
Nous ne ramenions que des sommes misérables… J'avais treize ans, et je commençais à bien grandir. Et avec ça, je devenais plutôt jolie. Un jour, mon père me demanda de faire les rues. De me prostituer. Au fond, rien de surprenant dans la ville de Dimoor. Et j'ai accepté sans broncher, ni me poser de question, car encore je croyais en mon père. Je me disais que tout pouvait changer, que nous pouvions nous en sortir, et si je me sacrifiais pour cela, ça n'avait aucune importance.
C'était difficile, mais nécessaire. Et toujours, je courrais pour oublier mes soucis, comme quand j'étais toute petite. Mais un jour, un client tordu, qui paya une fortune, me fracassa presque la jambe… Je finis boiteuse. Et je ne pouvais plus courir. Je ramenais beaucoup moins d'argent. Mais je continuais, parce que c'est ce qu'il fallait faire, parce qu'au final, la justice l'emporterait.
Un jour, mon père commença à ramener d'immenses quantité d'or. Je n'avais plus besoin de travailler, ni de mendier. Je cru alors que tout s'arrangeait… Mais alors j'appris la vérité.
Mon père avait finalement accepté de rejoindre le Croc Noir. Ses ancienne compétences de combat, bien qu'il n'était plus que l'ombre de lui même, suffisaient largement à en faire un casseur efficace. Toutes les nuits, mon père frappait et tuait des petits commerçants pour qu'ils restent à leur place et obéissent aux plus influents. Il avait recommencé à boire. Il arborait des sourires béats. Il était fou.

Vois tu, Cornelia, cela, je ne pouvais l'accepter. Je pouvais sacrifier ma dignité, ma jambe, ma seule joie. Pas l'espoir de voir mon père tel qu'il l'avait été. Il était devenu un vulgaire criminel, et par dessus tout, je sentais qu'il m'avait trahie. Moi et tout ce en quoi je croyais. Alors j'ai pris sa vieille épée, et alors qu'il était saoul, je l'ai massacré. Tu peux peut-être penser que c'était une crise de colère, mais non. Je savais parfaitement ce que je fais. La justice devait exister, et j'ai rendu justice sur un criminel. C'était aussi simple que cela.
 
Dis moi Cornelia, si un de tes parents avait commis des atrocités, aurais tu osé le juger ?
-… Cela ne répond à ma question, mais confirme juste que tu es folle.
-Ah ! Père ou non, c'était un criminel. Il méritait de mourir… Il avait déjà eu beaucoup trop d'années pour retourner dans le droit chemin. J'aurais été stupide de continuer à croire en lui.
Mais rassure toi, je viens à la partie de mon histoire qui te concerne.

Car mon père n'est devenu ceci qu'à cause d'une chose : la mort de sa femme, de ma mère. Je devais retrouver son meurtrier… Et lui faire subir le même sort. C'est alors que je rencontrai dans ma recherche un dénommé Johann Gonzague Fauster, un mage Scarrath au service du seigneur de Dimoor. Ce dernier me raconta alors la vérité sur la mort de ma mère.
Le meurtrier était Birkiel Beghilionne. Ton père, Cornelia.

Son interlocutrice se mordit les lèvres en entendant ce nom… En un sens, elle se doutait que cela était à lié à ce parent diabolique qu'elle n'avait pas connu. Et dont elle espérait ne pas entendre le nom.

-Mais malheureusement, Birkiel était déjà mort. Tu as du entendre les histoires sur lui… Un homme terrifiant, n'est il pas ? Mais la justice l'a rattrapé. Elle les rattrape toujours.
Cependant, Birkiel avait dans son forfait un complice. Cette partie est lourdement liée à ton existence même, Cornelia. Pour savoir pourquoi ta mère est morte, il te faut savoir la mienne l'est.

Ta génitrice, Genoneva, avait lu dans les étoiles que, si elle portait l'enfant de Birkiel, ce dernier serait promis à devenir un puissant héros… Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c'est que l'homme, capricieux même devant la beauté de ta mère, posa une condition… Il lui demanda six personnes. Ta mère se doutait très bien ce qui arriverait si elle offrait ces gens à un tel fou… Pourtant, elle le fit. Et ma mère faisait partie de ces heureux élus.
Voilà pourquoi nous sommes liées. Ta mère a sacrifié la mienne pour pouvoir te donner naissance. Cela au nom d'une prophétie et d'absurdes traditions druidiques… Voilà pourquoi je l'ai tuée.
-C'est une histoire à dormir debout ! S'énerva Cornelia. Ma mère m'a enseigné la droiture et l'honneur, elle m'a apprise à être juste !
-Crois moi si tu veux… Moi même, j'ai douté aux paroles de Fauster, ces trois ans passés avec vous… J'ai alors demandé à Genoneva en personne si elle l'avait fait. Et elle avoua tout. Elle pensait sans doute pouvoir me neutraliser si je tentais quelque chose. La suite prouve qu'elle avait tort...
-Ne déshonore pas ma mère !
-Déshonorer ta mère ? Dit Lily avant de rire aux éclats. Après ce que tu as appris, tu oses dire qu'elle a un honneur ? Son caprice, ta naissance, cela a détruit ma vie. Mais je ne t'en veux pas, ou du moins plus. Au final, tu n'as rien fait faisant de toi une criminelle. Mais je te jalousais. Tu avais la vie que j'ai toujours voulu avoir, destinée à devenir une véritable héroine. Je voulais te tuer, et sans ton maître je l'aurais fait. J'ai signé un contrat avec Fauster pour qu'il guérisse ma jambe et me donne la force nécessaire pour tuer Genoneva, je n'avais plus aucun retour en arrière possible… Ce contrat n'est pas terminé. La condition est très simple : tuer Genoneva et sa fille. Sais tu donc pourquoi je ne tente pas de te tuer, alors que si je le fais, je suis libre ? Parce que la sorcellerie de ta mère a marché. Ca me fait mal de l'admettre, mais tu es bien la fille qu'elle voulait avoir. Et donc ma parfaite adversaire. Arzteingard n'est plus, j'ai perdu mon idéal il y a bien longtemps… Mais toi… Je t'ai toujours, Cornelia. Cette droiture, cette détermination, cette passion ! Je ne suis pas sûre de les avoir. Non, malgré toutes ces années, je ne suis pas sûre de te surpasser. Voilà pourquoi j'ai besoin de toi, plus que n'importe qui d'autre. Pas juste parce que tu es un héros… Mais parce que nous sommes liées. Parce que, même après tout cela, tu es mon amie.

Pas un seul instant je ne regrette mes choix. Mes actions et raisons… Etaient toutes celles de la justice. Et au nom de cette justice, je dois devenir plus forte. Le pardon, c'est un conte de fée. Quelqu'un doit tenir l'épée, et si je dois être cette personne… Il en sera ainsi. Si tu n'as pas le courage de faire ce qui doit être fait, tu le regretteras.

Lily se leva. Cornelia était frappée de silence, ayant encore du mal à accepter ce qui se présentait comme la vérité. Elle avait toujours vénéré sa mère… Comment cela était il possible ? Pourquoi sa conception devait elle être la suite d'un atroce crime ? Elle le savait, sa mère… Méritait ce qui lui était arrivé. Mais cela, elle ne pouvait l'accepter.

-Nous nous reverrons, fit Lily en se dirigeant vers la sortie du hall. A notre prochaine rencontre, je ne prendrais pas de gants. Et j'espère que toi non plus.
-Attends !
-Quoi, fit elle, s'arrêtant. J'ai dis tout ce que j'avais à dire.
-… Tu es ma première amie Lily. Je ne peux plus te considérer ainsi, pas après ce que tu as fait… Mais ces trois années… Etaient elles sincères ?
-Quelle drôle de question, pouffa t-elle de rire. J'y ai déjà répondu.
Lily sortit, et elle la regarda marcher en dehors du Colisée. Cornelia serra les poings. C'était la vérité qu'elle recherchait tant… Mais peut-être avait elle eu tort. Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre
Cornelia s'assit, posant ses deux coudes sur une table, et prit sa tête entre ses mains. La mort de sa mère était elle réellement juste ?

Hast esquiva avec aisance le coup donné par Martin en se décalant sur son côté droit, mais après ce geste brusque, plia légèrement un de ses genoux, comme pris d'un soudain déséquilibre. Malgré cela, Hast se ressaisit et exécuta un coup de taille pour repousser son adversaire. Il était un combattant prudent, bien que ses compétences physiques n'avaient rien d'exceptionnel, on pouvait reconnaître qu'il était doué.